La PMA pour toutes enfin adoptée

PMA, Assemblée nationale

Mardi 29 juin, et après deux ans de désaccord avec le sénat, l’Assemblée nationale l’a enfin emporté, validant le projet de loi bioéthique qui ouvre l’accès de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes (326 voix contre 115), quelles soient en couple (hétérosexuel ou homosexuel) ou célibataires.

Quatre FIV et six inséminations artificielles

Le texte devrait être appliqué au plus vite selon le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui assure que tout a été fait pour que « les premiers enfants puissent être conçus avant la fin 2021 ». « Cette loi apporte des avancées notables pour la science et la société. La PMA pour toutes est un pas important qui justifie à lui seul que nous votions ce texte », revendique le député PS, Boris Vallaud.

En effet, ce texte devrait profiter à des milliers de femmes par an, puisqu’elles étaient déjà environ 2400 à se rendre chaque année en Belgique ou en Espagne pour se faire inséminer, dépensant parfois jusqu’à 15 000 euros pour ce voyage. Désormais, les femmes de moins de 43 ans auront droit à quatre tentatives de fécondation in vitro et six inséminations artificielles, remboursées à taux plein par la Sécurité sociale (les suivantes, si besoin, seront à leurs frais). 

Risques de dérives selon l’opposition

Malgré la grande popularité du texte (approuvé par 67 % des Français, selon l’Ifop), la droite dénonce une loi « fourre-tout », qui pourrait faciliter la recherche sur les cellules-souches, et autoriserait les expérimentations combinant cellules-souches humaines et embryons animaux. « Nous sommes en train de dépasser un cran qui n’est pas souhaitable. Il est toujours dangereux de créer des chimères »,  s’inquiète le président du groupe UDI à l’assemblée, Jean-Christophe Lagarde.

« Notre ligne rouge, c’est le risque de marchandisation des corps. Les logiques libérales sont complètement incompatibles avec la bioéthique. C’est pourquoi nous serons constamment vigilants sur l’usage qui sera fait de la science », prévient de son côté le député PCF Pierre Dharréville.