En Hongrie, homophobie d’Etat

homophobie, Hongrie

Mercredi 7  juillet, le gouvernement hongrois a fait voter une loi particulièrement homophobe. Sous couvert de lutte contre la pédocriminalité et la pédophilie, celle-ci fait en fait l’amalgame entre homosexualité et pédophilie, une idée récurrente chez les homophobes. 

Interdire la promotion de l’homosexualité

Le texte, adopté mi-juin par le Fidesz, le parti du Premier ministre Viktor Orban, et le parti d’opposition d’extrême droite, le Jobbik, interdit toute promotion de l’homosexualité devant des mineurs. En d’autres termes, la loi interdit la représentation de l’homosexualité dans la culture ou la publicité, quelle que soit leur forme. 

Par exemple, la loi stipule que « la pornographie et les contenus qui représentent la sexualité ou promeuvent la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être accessibles aux moins de 18  ans ».

Opposition de la gauche et du milieu LGBT+

« Au-delà des considérations techniques et légales, interdire la discussion sur la sexualité non cis/cis dans les vies des personnes en dessous de moins de 18 ans, dans un contexte de lutte contre la pédophilie, est juste un pas pour mettre les deux sur le même plan », souligne Adam Balazs Czinege, spécialiste de la santé mentale engagé contre cette loi.

« L’arrière-plan du texte suggère que la sexualité LGBT+ n’est pas normale et qu’il ne faudrait pas en parler avant l’âge de 18  ans. C’est problématique », abonde la psychologue Krisztian Rozsa. « L’interdiction de la “promotion et représentation” des personnes LGBT+ à l’école, dans les publicités et les médias, suggère que la diversité sexuelle est une chose mauvaise et qu’il faut en protéger les enfants », estime de son côté l’anthropologue et militante LGBT Rita Béres-Deak. 

Union européenne divisée

Bien que largement dénoncé au sein de l’UE, le texte a tout de même trouvé de l’écho en Pologne, où le gouvernement aimerait faire passer une telle loi. Le texte hongrois « établit que les leçons scolaires touchant aux questions de sexualité doivent ne pas promouvoir le changement de genre ou l’homosexualité », a ainsi déclaré le ministre polonais de l’Éducation, Przemyslaw Czarnek.