Les sénateurs s’en prennent au RSA

RSA, sénat

Jeudi 15 juillet, le sénat a adopté un article conférant plus de pouvoir au président du conseil départemental pour contrôler si les allocataires du RSA respectaient bien leurs obligations. L’objectif de ce texte est de limiter la fraude, mais la gauche dénonce un flicage des pauvres.

«  Il faut lutter contre toutes les fraudes  »

D’après la rapporteuse du texte, la sénatrice LR Corinne Impert, le RSA est la «  prestation la plus fraudée : 166  millions d’euros sur les 248  millions de fraudes identifiées en 2015  ». Plus nuancé, Philippe Bas, un autre sénateur LR, admet que «  les abus sont très peu nombreux  », mais qu’un meilleur contrôle conférerait «  une plus grande garantie aux bénéficiaires  ». Et le sénateur LR René-Paul Savary va plus loin, assurant que cette nouvelle loi permettrait de «  repérer les personnes qui ne recourent pas au RSA  », afin de mieux les prendre en charge … A voir.

Une fois encore, le «  centre  » apparait plus catégorique que la droite. «  Il ne faut pas partir dans des délires sur ces sujets, s’exaspère la sénatrice UDI Françoise Gatel. Des concitoyens considèrent que les aides sont trop facilement données. Si on veut assurer leur redonner confiance  et assurer la cohésion sociale, il faut lutter contre toutes les fraudes. Dès qu’on parle de contrôler, on nous taxe de manquer de charité.  Arrêtons de croire que les gens seraient purs et merveilleux et que ceux qui critiquent la fraude seraient de terribles mécréants  ». 

«  Chasse aux pauvres  »

Cette loi cible les biens de l’allocataire, et pour bien la comprendre «  le plus simple est de rappeler ce qui n’est pas pris en compte  :  la voiture – si elle a coûté moins de 10 000  euros – et le logement principal du demandeur  », explique le sénateur LR Philippe Blas. Tous les autres biens de l’allocataire seront pris en compte. Par exemple, une personne disposant de 23 000 euros sur son livret A ne sera plus éligible au RSA, et devra «  d’abord utiliser cet argent mis de côté  », illustre le sénateur  : «  La solidarité passe après l’utilisation des moyens de chaque personne  ». 

Mais la gauche ne l’entend pas de cette oreille. «  C’est terrible que le gouvernement soit obnubilé par cette chasse aux pauvres, s’insurge la sénatrice communiste Laurence Cohen. On parle d’un revenu qui n’est même pas de 600  euros par mois !  »