Une enquête menée par la Confédération européenne des syndicats (CES) a révélé que plus de 35 millions de travailleurs européens ne pouvaient s’offrir de vraies vacances (quitter leur foyer pour plusieurs jours) en raison de leurs trop faibles revenus.
Inégalités européennes
Les chiffres sont particulièrement élevés autour de la méditerranée, et révèlent l’accroissement des inégalités qui sévit, sans surprise, en Grèce, où 1,4 million de salariés ne peuvent pas partir en vacances, en Espagne (4,7 millions), mais surtout en Italie, où 7,1 millions de travailleurs sont privés de villégiatures. A titre de comparaison, ils sont 3,7 millions en France et 4,4 millions en Allemagne, deux pays pourtant bien plus peuplés que l’Italie.
Mécontentement général
Même en France, qui n’est pourtant pas parmi les pays les plus touchés, des voix s’élèvent. Parmi elles Vincent, jeune journaliste du Sud-Ouest, qui rappelle que « même sans aller à l’autre bout du monde, partir en vacances, ça représente un sacré coût ». « J’ai un salaire qui me permet de vivre convenablement, mais je ne peux pas prévoir des extras. Et les vacances représentent pour moi un extra », explique-t-il.
Même son de cloche en Irlande, où la secrétaire générale adjointe de la CES, Esther Lynch, clame que les « vacances ne devraient pas être un luxe réservé à quelques privilégiés ! ». « Tandis que de nombreux travailleurs partent profiter de leur temps libre en famille ou entre amis, des millions d’autres ne le peuvent pas en raison de leurs bas salaires. L’accroissement des inégalités en matière de vacances démontre donc que les bénéfices de la croissance économique en Europe au cours de la dernière décennie n’ont pas été répartis de manière équitable », insiste-t-elle.
Solution européenne
« La directive européenne relative aux salaires minimums adéquats doit être renforcée pour garantir que ceux-ci ne soient jamais bas au point d’exposer les travailleurs au risque de pauvreté et que la négociation collective devienne une composante habituelle en matière d’emploi pour assurer des salaires vraiment équitables pour tous », suggère Esther Lynch.