Renault  : quand bénéfice rime avec recul social

Renault, reculs sociaux

Bien que le groupe au losange soit repassé dans le vert en 2021, avec un bénéfice net de 368  millions d’euros, il n’y a pas de quoi fanfaronner selon les syndicats. En effet, ceux-ci rappellent que cette prouesse est avant tout due aux aides octroyées par l’Etat, et aux sacrifices consentis (de force) par les employés.

« Points d’inquiétudes »

« Nous gagnons à nouveau de l’argent sur notre cœur d’activité », s’est félicité le directeur général de Renault, Luca de Meo, qui a le soutien de la CFDT : « Les efforts de tous les salariés portent les fruits du redressement. L’entreprise montre un autre visage que les 7,4  milliards de pertes, il y a juste un an », a fait savoir la confédération dans un communiqué, rappelant tout de même qu’il existait « des points d’inquiétude pour la suite ». 

« Des points d’inquiétudes » ? Le mot est faible pour la CGT, qui souligne que Renault a « fait payer l’addition aux clients, aux salariés et à la collectivité ». « Renault n’a pas arrêté de supprimer des emplois, jusque dans ses fonderies. C’est révoltant ! Nous sommes soumis à tellement d’économies qu’il faut pleurer pour avoir une paire de gants et des outils. Depuis qu’ils ont annoncé la fin de l’assemblage des voitures pour 2024 à Flins, tout s’accélère. La cadence a baissé. Il y a un projet d’organisation en une seule équipe avec lequel nous ne pourrions produire que 400 véhicules, contre 2 000 avant la pandémie… », détaille Olivier Augustin, élu CGT au CSE de l’usine Renault Flins (Yvelines).

Avenir sombre

Mais pour la CGT les reculs ne vont pas s’arrêter là, et Renault se sert de son usine de Douai pour déterminer jusqu’où elle peut aller concernant le statut social des salariés, leur rémunération et leur protection sociale.

« Le groupe Renault sera le laboratoire de la destruction des conventions collectives de la métallurgie, sujet que le patronat (Union des industries minières et métallurgiques) tente d’imposer depuis plus de trois ans », assure la CGT.