Bien que plébiscité par une grande majorité de Français, le travail suscite toujours la méfiance de nombre d’entre eux, y compris parmi ses partisans. Pour ne garder que le meilleur de cette nouvelle pratique, la CGT, Ugict-CGT en tête, appelle donc à mieux l’encadrer.
Avantages et inconvénients
Le travail à distance m’a permis de « gagner du temps de transport, gagner en autonomie et en concentration», explique Sophie Binet, cosecrétaire générale de l’Ugict. Mais hélas, « le télétravail en mode dégradé du premier confinement est resté la norme et il y a un non-respect massif de principes fondamentaux du Code du travail », reconnaît-elle.
Un revers de médaille que l’on retrouve avec Mathilde, cheffe de projet au ministère de la Santé. «Depuis janvier 2021, j’ai l’impression d’arriver à tout gérer, ma vie professionnelle, privée et associative, alors même que je travaillais plus. Ça m’a permis de prendre la présidence de deux associations alors que je n’avais pas le temps avant. J’ai plus de souplesse dans l’organisation de ma journée, j’aime ce côté variable», explique-t-elle. Toutefois, « j’ai beaucoup de mal à me fixer des limites dans mon temps. À un moment donné, je travaillais quasiment quatorze heures par jour », admet Mathilde.
Réglementation insuffisante
Le télétravail est actuellement régi par le nouvel accord national interprofessionnel (ANI) conclu en novembre 2020, et signé par tous les syndicats sauf la CGT. Or, « les résultats de notre enquête montrent bien les grandes insuffisances de cet accord. Depuis son entrée en vigueur, il n’est plus obligatoire de mentionner le télétravail dans le contrat de travail, un seul accord peut suffire », souligne Sophie Binet.
Toutefois, « l’ancien ANI de 2005 est une transposition d’un texte européen de 2002, rappelle Nayla Glaise, membre du syndicat européen d’Eurocadres. Ce sujet sera donc à nouveau une priorité pour les organisations syndicales au niveau européen ».