Dimanche 12 septembre, lors de son discours de rentrée à Fréjus, Marine Le Pen n’a pu échapper aux questions concernant son très probable rival d’extrême droite à l’élection présidentielle, le polémiste récemment écarté de CNews, Eric Zemmour.
7 % d’intentions de vote
Selon une étude du site Harris Interactive publiée dans Challenges, dans la configuration actuelle (avant même d’avoir fait campagne) Eric Zemmour obtiendrait 7% d’intentions de vote, contre 19% pour Marine Le Pen. Il y a donc « danger maximal », s’alarme un cadre du Rassemblement National sous couvert d’anonymat.
« Zemmour occupe un vrai espace. Il existe un électorat LR qui ne se fondera pas dans le macronisme et un électorat RN qui a un doute sur Marine Le Pen. La difficulté pour lui, c’est de muer en homme politique. Faire des meetings et porter un projet, c’est un autre métier que débattre sur des plateaux », explique-t-il.
« Le succès médiatique ne fait pas un homme politique »
De son côté, Marine Le Pen prétend ne pas redouter Zemmour, mais souligne tout de même que « le véritable suicide français, c’est la division du camp national », faisant ici référence au best-seller du polémiste.
Et dans son camp, les soutiens de la candidate se veulent rassurants. « Eric Zemmour découvre ce qu’est une campagne. Il va se rendre compte que c’est intrusif, que recueillir les signatures de maires n’est pas une promenade de santé, et que le succès médiatique ne fait pas de vous un homme politique. Il faut un parcours initiatique qu’il n’a pas », assure un député RN.
« A la limite, il pourrait faire 5% et se rallier à nous au second tour. Mais on n’est même pas sûrs qu’il soutienne Marine, pour ne pas se griller et pouvoir revenir chez ses employeurs… », suggère un autre responsable RN.