La situation des gens du voyage est loin de s’améliorer

citoyens itinérants, Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a une nouvelle fois cherché à atteindre l’électorat d’extrême droite mardi dernier, à Roubaix, en prononçant un discours autoritaire contre les citoyens itinérants. 

Responsabilité des collectivités

Le président de la République a promis la mise en place d’amendes pénales forfaitaires pour « répondre à des situations inacceptables » causées par « l’occupation illicite par les gens du voyage des terrains ». Mais pour Nara Ritz, coordinateur à l’ODCI (Observatoire pour les droits des citoyens itinérants), Emmanuel Macron se trompe de coupable. « À aucun moment, ni le président ni personne ne se questionne sur le comportement illégal des communes qui ne respectent pas leurs obligations », souligne ce voyageur engagé.

Et il en va de même pour les départements, dont 82  % sont sciemment hors-la-loi puisqu’ils «  gèrent des flux, mais ignorent la question du logement et des besoins des personnes », explique Chloé Lailler, chargée de mission à l’ODCI. 

Zones très limitées

Les règles d’urbanisme étant très strictes concernant les résidences mobiles, les citoyens itinérants ne peuvent presque jamais louer ou d’acheter un terrain en dehors des aires d’accueil, et doivent se masser dans ces zones. 

« Les voyageurs n’ont pas le choix de leurs lieux de vie. Ils ne peuvent s’installer que dans les aires d’accueil », « le coût des fluides est en général plus cher que pour le reste des habitants d’une même commune et, contrairement au reste de la population, ils peuvent être coupés à tout moment, y compris pendant la trêve hivernale », rappelle Chloé Lailler. 

Sans oublier que ces emplacements sont souvent loués très chers, 300 euros par mois en moyenne, auxquels s’ajoute une caution d’un montant équivalent, la plupart du temps exigée en liquide par soucis de solvabilité.