Nouvelle-Calédonie : La menace chinoise plane sur le référendum 

Nouvelle-Calédonie, Chine

Alors que la prochaine consultation populaire d’autodétermination, prévue le 12 décembre prochain, arrive à grands pas, les opposants à l’indépendance de Nouméa se servent de la Chine comme épouvantail, assurant que Pékin ne ferait qu’une bouchée du Caillou en cas de victoire du oui. 

Attrait politique et économique

Lundi 20 septembre, deux membres de l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (Irsem), Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène, ont publié un rapport intitulé « Les opérations d’influence chinoises : un moment machiavélien », dans lequel ils ne font pas grand cas d’une Nouvelle-Calédonie indépendante, livrée à elle même face à Pékin. 

« Une Nouvelle-Calédonie indépendante serait de facto sous influence chinoise », préviennent les auteurs, assurant que Nouméa serait en tête de liste de la Chine, en raison de sa position stratégique (encerclement de l’Australie) et de ses réserves de nickel.

Inquiétude à droite

Ce rapport de l’Isrem a immédiatement trouvé écho auprès de la droite métropolitaine, à l’image de Xavier Bertrand, qui a clamé haut et fort vouloir « que la Nouvelle-Calédonie reste dans la communauté nationale ». 

Un avis partagé par la droite locale, et plus précisément par la présidente de la province Sud, Sonia Backes, qui a rappelé mercredi 29 septembre qu’il n’était « pas raisonnablement concevable de nourrir une ambition française dans le Pacifique sans compter sur la Nouvelle-Calédonie. Nous sommes la clé de voûte de cet axe indo-pacifique ».

Insouciance des indépendantistes

« Il ne fait aucun doute que l’État français appuie sur cette menace, comprend un membre du Parti de libération kanak (Palika). Sébastien Lecornu l’a dit sans vergogne, en disant que la Nouvelle-Calédonie indépendante serait seule ». Toutefois, « la Chine respecte la souveraineté des pays du Pacifique », assure l’homme politique.

« Nous n’avons pas peur de la Chine, abonde Victor Tutugoro, porte-parole du FLNKS. C’est la France, pas elle, qui nous a colonisés. Elle ne nous gêne pas outre mesure. »