Mardi 12 octobre, aux alentours de 5h du matin, le train express régional Hendaye-Saint-Jean-de-Luz a percuté quatre personnes probablement endormies sur les rails de la commune de Ciboure, dans la périphérie de Saint-Jean-de-Luz. La catastrophe a fait trois morts, tandis qu’une victime est entre la vie et la mort.
Catastrophe prévisible
« Un cheminot en congés, qui se trouvait dans le train, a soutenu les passagers, très choqués, alors qu’un contrôleur a donné les premiers secours à la personne blessée, en lui faisant un garrot. Il perdait énormément de sang et les espoirs de survie étaient très faibles », détaille Julien Delion, délégué CGT des cheminots de Bayonne.
« Selon l’officier de la police judiciaire, il s’agirait d’Algériens qui ont traversé l’Espagne », ajoute le syndicaliste, choqué mais loin d’être surpris par ce drame. « Une centaine de personnes empruntent ce chemin chaque jour, explique-t-il. Des gens qui fuient la misère de leur pays, au risque de leur vie. D’Hendaye, poste frontalier avec l’Espagne, ils passent par les voies ferroviaires pour rejoindre Bayonne d’où ils espèrent prendre un bus afin d’aller plus au nord. Ils n’utilisent pas les routes, car ils savent que les contrôles policiers sont très nombreux. »
Un droit d’arriver « sans mourir »
« Depuis que la frontière est rendue hermétique aux migrants, sous prétexte de risque terroriste, on sait qu’ils prennent tous les risques pour passer », explique Amaïa Fontan, présidente de l’association d’aide aux migrants Etorkinekin, dans les colonnes de Ouest-France.
Or, « sans considérer leur demande de droit d’asile, les migrants devraient pouvoir arriver au centre d’accueil Pausa, à Bayonne, puis à leur destination finale sans mourir », insiste madame Fontan.