Comme si les politiques coercitives prises à l’encontre des Palestiniens ne suffisaient pas, le gouvernement de Naftali Bennett s’en prend désormais aux ONG palestiniennes de défense des droits humains, au motif qu’elles entretiendraient des liens trop étroits avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Soi-disant lien avec le FPLP
Six ONG palestiniennes viennent d’être classées comme « organisations terroristes » en raison de leur appartenance à un « réseau d’organisations qui, sous couvert d’activités internationales, dépendent du FPLP pour soutenir ses objectifs et promouvoir ses activités », a fait savoir le ministère israélien de la Défense dans un communiqué.
« Ces organisations sont liées à la direction du FPLP, qui appelle à la destruction d’Israël par des actes terroristes » et elles « bénéficient d’aides d’États européens et d’organisations internationales obtenues de manière frauduleuse », affirme en effet Benny Gantz, le ministre israélien de la défense.
Preuves classifiées
Le service de renseignements intérieur israélien, le Shin Bet, assure de son côté que « des dizaines de millions de dollars » donnés par plusieurs pays européens (Suisse, Allemagne, Belgique, Espagne et Grande-Bretagne) auraient été détournés au profit du FPLP. Toutefois, « lorsqu’on lui a demandé s’il fournirait ses preuves derrière la liste de terrorisme de six ONG palestiniennes, le ministère israélien de la Défense a déclaré que tous les documents étaient classifiés », relève Tom Bateman, correspondant de la BBC britannique.
Et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dans les territoires palestiniens va, lui, au delà de l’absence de preuves, accusant Tel-Aviv de mener « une longue campagne stigmatisant ces organisations et d’autres », dans le but de restreindre « leur capacité à mener leurs tâches cruciales ».