Zemmour a le vent en poupe

Zemmour

A la demande de deux associations d’Ille-et-Vilaine, l’Alliance souverainiste de l’estuaire de la Rance et Mémoire du futur, le polémiste Eric Zemmour est venu donner une conférence (aux allures de meeting) vendredi 5 novembre sur la commune de Pleurtuit. Ses partisans, présents par centaines, assument désormais haut et fort ses propos ultranationalistes, racistes et misogynes.

« Union des droites »

Au vu des profils présents à ce rassemblement, Zemmour semblerait en passe d’accomplir ce que le FN n’est jamais parvenu à faire : rassembler l’extrême droite et la droite conservatrice. 

Parmi les Français venus écouter le polémiste figure Nicole, une chrétienne d’un certain âge « en désaccord avec la PMA et toutes ces choses qui détruisent la jeunesse et la société » . «  Je trouve que la France décline, qu’il y a du laxisme partout », insiste-t-elle, affirmant que « les gens qu’on reçoit doivent s’adapter à notre pays ». Et non loin d’elle se trouve la nouvelle génération, prête à prendre le relais. Mathieu, Aymeric et Antoine, âgés de 27 et 28 ans, sont  « venus soutenir Zemmour, montrer que la jeunesse est derrière lui », et qu’elle admire « ses valeurs et ses idées »  : à savoir, « l’amour de la France, de son histoire, et de ses valeurs nationalistes  ».

En revanche, un couple présent dans l’assemblée revendique des valeurs  « conservatrices, mais pas d’extrême droite ». Yann et Madeleine assurent eux être « ouverts sur l’immigration, mais là, c’est trop   !  ». Et sans savoir encore s’ils voteront pour Zemmour, ils estiment que ce dernier « élève le débat ».

« Zemmour laissera des traces »

« Éric Zemmour apporte à l’extrême droite ce qui lui faisait défaut jusqu’alors : une capacité à parler aux retraités et aux cadres »,  estime Mathieu Souquière, auteur d’une étude pour la Fondation Jean-Jaurès.

Mais au-delà de ce succès fulgurant, nombreux s’accordent à dire qu’il n’est pas qu’« une bulle prête à éclater ». « Quoi qu’il advienne, la secousse Zemmour laissera des traces sur le ton de la campagne, le positionnement des autres candidats, peut-être sur la façon même de faire de la politique à l’avenir », estime le philosophe Raphaël Lorca.