Suite à la mort, le 1er novembre dernier, de trois camionneurs algériens lors d’un bombardement marocain sur le Sahara occidental, la tension entre l’Algérie et le Maroc est encore montée d’un cran. Aujourd’hui la situation a rarement été aussi tendue, et le mot guerre est sur toutes les lèvres.
Souveraineté contre terrorisme d’Etat
Loin d’exprimer le moindre remord, le roi du Maroc Mohammed VI s’est contenté de rappeler que la « marocanité » du Sahara occidental n’était pas à « négocier ». « Le processus politique en marche est voué à mettre en place une solution définitive fondée sur l’initiative d’autonomie, sous souveraineté marocaine », a déclaré le roi, avant de rappeler qu’il disposait du soutien américain : « La décision des États-Unis d’Amérique de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara constitue un sujet de fierté pour nous ».
Côté algérien, le président Tebboune a dénoncé, dans un communiqué, un « lâche assassinat » commis « avec un armement sophistiqué alors qu’ils (les camionneurs) faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla (Mauritanie-Algérie)». « La gravité extrême de l’acte de terrorisme d’État en question, qu’aucune circonstance ne saurait justifier », « ne restera pas impunie », prévient le communiqué.
Guerre « envisageable »
« Si l’Algérie veut la guerre, le Maroc n’en veut pas. Le Maroc ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionale, explique une source marocaine. Cela fait cinquante ans que Marocains et Algériens se préparent à faire la guerre. En 1963, ils se sont déjà affrontés pendant la guerre des Sables. Les militaires sont prêts, mais pour commencer une guerre, il faut d’abord une volonté politique ».
Mais le Maroc pourrait être poussé à la guerre par le Front Polisario qui, lui, ne lâche rien. « Le peuple sahraoui n’a pas d’autre choix aujourd’hui que de poursuivre et d’intensifier sa légitime lutte armée pour défendre la souveraineté de sa patrie et assurer l’exercice de son droit inaliénable et non négociable à l’autodétermination et à l’indépendance », affirme le Front.