Alors que les migrants sont de plus en plus nombreux à se masser à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, certains agissements de l’armée biélorusses inquiètent, et caractérisent même, pour certains, une menace pour la paix.
10 000 soldats polonais déployés
Pour contrer cette « attaque hybride contre l’UE » orchestrée par Alexandre Loukachenko, qui est parvenu à masser près de 4 000 migrants à la frontière polonaise en quelques semaines, Varsovie a décidé de répondre par la force, en envoyant 10 000 policiers et militaires pour endiguer ce flux.
Toutefois, en plus de leur faciliter l’accès à la frontière, les autorités polonaises affirment que les forces de l’ordre biélorusses aideraient les migrants, en leur fournissant des outils et en «distrayant» les soldats polonais présents à la frontière.
Lasers et pinces coupantes
Les autorités polonaises ont notamment dévoilé des images de réfugiés équipés de pinces coupantes. Or, « un réfugié qui utilise une pince coupante sur un barbelé ne l’a pas ramenée d’Irak. Elle lui a été probablement donnée par les forces de l’ordre », relève Yauheni Kryzhanouski, enseignant-chercheur à l’Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales).
Varsovie affirme également que ses hommes auraient été éblouis par les soldats biélorusses équipés de lasers. Or ces lasers « sont des armes très performantes qui font partie des techniques militaires existantes mais, manifestement, elles peuvent servir en temps de paix », souligne le chercheur.
Toutefois, toutes ces informations sont à prendre avec prudence. « Nous n’avons pas la possibilité de vérifier chaque accusation sur le terrain, nous sommes obligés de nous baser sur les images prises par les forces armées de chaque partie », rappelle monsieur Kryzhanouski.