Les Balkans sont de plus en plus durs avec les migrants 

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Alors que l’Union européenne est toujours plus divisée sur la question migratoire, certains accusent Bruxelles d’avoir mis en place une véritable stratégie de fermeture des frontières et de refoulement des migrants vers les pays frontaliers de l’UE, dont les Balkans. 

«  Zone tampon  »

Dans une enquête publiée lundi 22 novembre, la juriste spécialisée en droits des étrangers, Sophie-Anne Bisiaux, accuse les dirigeants européens d’avoir instrumentalisé le processus d’adhésion à l’UE des pays balkaniques à des fins de contrôle migratoire. « La région des Balkans devenait dès lors une zone tampon chargée de protéger les frontières européennes et de maintenir à distance les personnes exilées jugées indésirables », explique la chercheuse.

Selon madame Bisiaux, cette stratégie sécuritaire repose sur une multitude « d’acteurs et de partenaires  », aussi bien privés que publics. « On trouve non seulement Frontex, mais également (…) l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ou des think-tanks (…) comme le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) », explique-t-elle.

Complicité de l’UE

« Il faut rompre avec une vision superficielle de la situation migratoire dans les Balkans. On voudrait nous faire croire à une crise dont les causes seraient difficiles à identifier et face à laquelle les États membres de l’Union européenne (UE) seraient en opposition. En réalité, il s’agit des conséquences d’une stratégie qu’ils ont sciemment mise en œuvre, avec l’appui de diverses organisations internationales », insiste Sophie-Anne Bisiaux.

Et pour preuve, l’UE a récemment octroyé le statut de « pays tiers sûrs » aux Balkans pour y faciliter le renvoi des migrants, et  « l’Union s’attelle maintenant à doter ces pays d’outils leur permettant de procéder à leur tour au renvoi des personnes exilées, cette fois dans leur pays d’origine », conclut la chercheuse.