Kim Jong-un reconnaît enfin les difficultés économiques du pays

Kim Jong-un, difficultés économiques

Lors son allocution traditionnelle du Nouvel An, vendredi 31 décembre, le chef suprême de la Corée du Nord à préféré évoquer les problèmes du commun des mortels (logement, habillement, alimentation) plutôt que les grands enjeux internationaux. Une première. 

« Bataille entre la vie et la mort »

Lors de son discours, Kim Jong-un a reconnu la « situation difficile » dans laquelle se trouvait le pays, et a présenté son plan de relance pour l’année à venir. Celui-ci consistera, selon les termes du chef suprême, en « une grande bataille entre la vie et la mort », et « une mission importante pour faire des progrès radicaux afin de résoudre les problèmes d’alimentation, d’habillement et de logement ».

Selon l’agence de presse nord-coréenne KCNA, Kim Jong-un aurait également mentionné cette urgence alimentaire lors de la réunion de son parti. « Les mesures d’urgence de lutte contre l’épidémie doivent être placées en tête des priorités nationales et être vigoureusement mises en œuvre », aurait déclaré le chef suprême.

Choix judicieux

Les experts s’accordent à dire qu’aborder les problèmes de la vie de tous les jours était, en ces temps de crise, plus judicieux qu’aborder les problèmes de politique étrangère, qui servent en général justement à faire oublier les petits aléas de la vie. 

« Monsieur Kim pourrait avoir conscience que révéler des projets de développement militaire sophistiqués alors que les gens souffrent de pénuries alimentaires et de conditions difficiles en dehors de Pyongyang pourrait ne pas être une si bonne idée cette année, estime Chad O’Carroll, du site spécialisé NK News. La Corée du Nord est plus ou moins en mode survie pour 2022, et ne sait pas vraiment quoi faire en matière de politique étrangère en ce moment ».

« La pandémie continue de limiter sa (politique sur le plan) diplomatique, de décimer son économie et de faire du contrôle des frontières son principal problème en matière de sécurité », abonde Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ewha Womans de Séoul.