Depuis les révélations du site Mediapart lundi 17 janvier concernant sa présence à Ibiza la veille de la rentrée scolaire, le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer est sous le feu des projecteurs … et de ses détracteurs.
Pas interdit, mais pas malin
Bien que le ministre n’ait enfreint aucune règle en se rendant aux Baléares, le cadre paradisiaque et festif de ces îles rend particulièrement difficile à avaler la pilule que représente le nouveau protocole sanitaire en vigueur dans les écoles … ce même protocole que le ministre détaillait lors de l’entretien qu’il a donné au Parisien depuis Ibiza.
Les réactions de l’opposition vont donc bon train depuis lundi, allant de la simple « erreur de communication », selon le député EELV Matthieu Orphelin, à une faute grossière justifiant la démission de Jean-Michel Blanquer, selon l’ancien député LREM Aurélien Taché. Pour le candidat EELV à la présidentielle, Yannick Jadot, le comportement du ministre constitue un « niveau de mépris et d’irresponsabilité » qui « n’est pas acceptable ». « Le problème ce n’est pas Ibiza, le problème c’est le dilettantisme », a fustigé le candidat écologiste.
Autres griefs
La candidate socialiste Anne Hidalgo a souhaité prendre du recul quant à la polémique, taclant tout de même le ministre au passage. « Il faut le juger sur ses actes de ministre », a déclaré la candidate, assurant qu’il avait justement « montré toutes ses défaillances ». « Il a montré tout son mépris pour les enseignants », a-t-elle ajouté.
« C’est le sentiment du retour du bling bling à un moment où on demande à tout le monde de se serrer la ceinture », a de son côté déclaré le premier secrétaire du PS, olivier Faure.
Soutien du gouvernement
« Il faut être facilement rapatriable à Paris, joignable en permanence, je n’ai pas de raison de penser que ce n’était pas le cas », a déclaré non sans raison le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Moreno a, elle, dénoncé « une polémique de précampagne présidentielle », tandis que le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, est allé plus loin encore : « Je ne crois pas qu’il doive s’excuser », estime-t-il.