Les thérapies de conversion enfin caractérisées comme délits

conversion therapy

Mardi 25 janvier, l’Assemblée nationale a adopté une loi visant à punir les personnes pratiquant les « thérapies de conversion », ces procédés oscillants entre pseudoscience et spiritualité, censés « soigner » les personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres. 

« Grande victoire »

Ce nouveau délit sera puni de deux ans d’emprisonnement et 30 000  euros d’amende, pouvant aller jusqu’à trois ans et 45 000  euros en cas de circonstances aggravantes. Plus précisément, le code pénal réprimera désormais « les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale ». 

C’est une « grande victoire, estime Benoît Berthe, porte-parole de «  Rien à guérir  », le principal collectif de victimes de ces pratiques. C’est la fin d’un combat de plusieurs années et la preuve d’une véritable prise de conscience de ces réalités en France ». « Ça va prendre du temps, relativise-t-il, mais cette loi a déjà un fort impact symbolique dissuasif : une seule action punitive pourrait permettre de dissuader énormément des groupes qui sont pointés du doigt ».

Lente victoire

Selon Benoît Berthe, plus que LREM, c’est la France insoumise qu’il faut remercier pour cette classification. « Rappelons quand même que le gouvernement a d’abord tenté de s’en sortir avec une simple circulaire rappelant le droit. On a d’autres partis politiques, notamment La France insoumise, qui sont venus nous soutenir », insiste le porte-parole.

En effet, la majorité a longtemps refusé de légiférer sur la question. « Notre Code pénal condamne fermement les délits d’abus de faiblesse ou de harcèlement, les propos homophobes ainsi que les violences volontaires. Le code de la Santé publique interdit le recours à l’exercice illégal de la médecine pour tous les prétendants médecins qui veulent soigner l’homosexualité », estimait la ministre Elisabeth Moreno en mai 2021.