Depuis l’arrestation d’Aung San Suu Kyi il y a un an, et le retour au pouvoir de la junte birmane, les manifestants pro-démocratie se sont regroupés et armés, et tiennent tête à la Tatmadaw (l’armée birmane).
Soutien des groupes armés
« Au départ, personne ne donnait cher de la peau des manifestants pro-démocratie », rappelle le journaliste spécialiste de la Birmanie, Guillaume Pajot, mais ils ont « tenu bon ».
C’est grâce au soutien de certains groupes armés ethniques, qui leur apportent armes et expérience de terrain, que les manifestants ont pu résister à la Tatmadaw. Celle-ci perd d’ailleurs lentement en puissance, 2 500 soldats et 6 000 policiers ayant fait défection depuis le coup d’Etat du 1er février 2021.
Résistance « harmonieuse »
Pour Thinzar Shunlei Yi, militante pro-démocratie et figure de la résistance birmane, il n’y a pas une, mais trois formes de protestation. Même si « beaucoup de jeunes ont rejoint les forces de défense, des millions restent pour se battre politiquement et idéologiquement », et heureusement, car « la résistance politique, la résistance armée et la résistance idéologique se déroulent en parallèle et en harmonie », assure la résistante.
Il n’y aura pas « de victoire politique sans victoire par les armes, et la victoire par les armes ne servira à rien si elle ne s’accompagne pas d’un véritable projet de société », abonde Guillaume Pajot, co-auteur avec Thinzar Shunlei Yi du livre « Mon combat contre la junte birmane ».
« Nous façonnons notre avenir »
« Nous attendons de la communauté internationale qu’elle ne soit pas un facteur de destruction de la révolution que nous entreprenons au prix de la vie et de la carrière des gens, clame Thinzar Shunlei Yi. Nous attendons de la communauté internationale, y compris de la Russie et la Chine, qu’elle respecte la voix du peuple du Myanmar ».
« Nous sommes la majorité dans le pays et nous façonnons notre avenir. Et nous ne devrions pas permettre aux dictateurs du Myanmar d’inspirer d’autres actuels ou futurs dictateurs en leur montrant qu’il est possible de s’en sortir après avoir commis un génocide et organisé un coup d’État », insiste-t-elle.