L’IVG porté à 14 semaines

IVG

Mercredi 23 février, le Parlement français a décidé l’allongement du délai de l’IVG de 12 à 14 semaines. Dans le même temps, la Colombie l’a étendu à 24 semaines, soit six mois de grossesse.

Texte transpartisan

Proposé par la députée écologiste Albane Gaillot, le texte a été adopté par 135 voix pour, 47 contre et 9 abstentions. Il a reçu le soutien de l’ensemble de la gauche, allant de Philippe Poutou (NPA) à Christophe Castaner (LREM), en passant par Fabien Roussel (PCF), Yannick Jadot (EELV), Anne Hidalgo (PS), Christiane Taubira et Jean-Luc Mélenchon (LFI).

A préciser que les candidats les plus à gauche, Philippe Poutou et Fabien Roussel, auraient aimé aller plus loin. Le candidat du NPA aurait aimé que la France prenne exemple sur la Colombie, où le délai légal vient d’être étendu à 24 semaines, tandis que Fabien Roussel aurait souhaité que la France s’aligne « avec les pays européens les plus progressistes (soit 22 semaines), en vertu de la « clause de l’Européenne la plus favorisée ».

Le texte n’a pas reçu le même accueil à droite, où la candidate LR Valérie Pécresse ne s’est pas prononcée, tandis que Marine Le Pen et Éric Zemmour l’ont tout bonnement rejeté. C’est « un cadeau empoisonné aux femmes puisqu’un certain nombre de médecins refuseraient d’y procéder à quatorze semaines », s’est justifiée la candidate RN.

Désaccord aussi chez les médecins

Concernant l’intervention chirurgicale, celle-ci « est peut-être insoutenable dans l’esprit des sénateurs, mais elle ne l’est pas dans celui des médecins qui réalisent déjà des avortements à 12 semaines de grossesse », estime la gynécologue-obstétricienne Ghada Hatem, bien loin de faire l’unanimité.

«  À partir de 14 semaines, l’IVG devient plus difficile à réaliser et peut davantage se compliquer. À ce stade de la grossesse, la taille du fœtus impose sa  dilacération  [destruction par déchirure, N.D.L.R.]. En 2001, nombreux sont les médecins à avoir refusé de pratiquer des IVG à ce stade de la grossesse. Les conséquences peuvent être ensuite lourdes », explique Israël Nisand, ancien président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français.