Pour limiter le risque de black-out causé par Moscou, l’Union européenne a décidé lundi 28 février de « synchroniser » l’Ukraine (ainsi que la Moldavie) à son réseau électrique. Et concernant sa propre dépendance à Moscou, l’UE cherche également à diversifier ses contrats d’approvisionnements en hydrocarbures.
Risque d’effet boomerang
Le raccordement de l’Ukraine au réseau européen n’est pas une première puisqu’un essai de synchronisation a été réalisé la semaine dernière. Mené avec l’accord de la Russie juste avant l’attaque contre l’Ukraine, cet essai réussi a toutefois révélé quelques soucis techniques à résoudre avant le véritable raccordement.
La préoccupation majeure est d’éviter tout effet boomerang, c’est-à-dire que le branchement d’urgence du réseau ukrainien endommagé par les combats ne perturbe le réseau européen. « C’est un sujet qui sera résolu dans quelques jours, au plus tard quelques semaines », a fait savoir la Commissaire européenne à l’Énergie, l’Estonienne Kadri Simson. « Des accords de solidarité entre pays voisins devront également être travaillés. En matière d’énergie, comme sur les sujets de défense, l’Union européenne ne peut plus se permettre un manque de coopération », insiste la membre de la commission.
« Diversifier nos contrats d’approvisionnements »
Mais l’Ukraine n’est pas la seule à dépendre énergétiquement de la Russie, à l’instar de l’UE, qui doit retrouver son autonomie énergétique. « Chaque jour, les pays européens versent 350 millions d’euros à la Russie en échange de ces fournitures. Il nous faut revoir cela ! La politique énergétique doit devenir une des politiques-clés de l’Union européenne », martèle Eamon Ryan, le ministre de l’Énergie de l’Irlande.
« Nous devons diversifier nos contrats d’approvisionnements, renforcer la résilience de nos réseaux », abonde la ministre belge de l’Énergie, Tinne Van der Straeten. D’autres fournisseurs pourraient par exemple être l’Azerbaïdjan, ou la Roumanie, qui dispose de réserves de pétrole en mer noire.