Difficultés des entreprises françaises à quitter la Russie

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Alors que les pressions contre les entreprises françaises implantées en Russie (Renault, Auchan , Leroy Merlin, Sanofi, …) se multiplient pour qu’elles quittent le pays, il apparaît que leur situation n’est pas si simple, et que bien plus que leur réputation est en jeu. 

« Engagements contractuels »

« Les entreprises françaises doivent quitter le marché russe. Renault, Auchan et Leroy Merlin doivent cesser d’être les sponsors de la machine de guerre en Russie », réclame le président ukrainien Volodymyr Zelensky depuis mercredi dernier, clamant haut et fort que « les valeurs valent plus que les bénéfices ». 

Des demandes légitimes mais pas si faciles à mettre en œuvre, comme l’explique le spécialiste des investissements internationaux, Michel Noiry. « La guerre vient percuter des stratégies industrielles et commerciales. Quitter complètement le marché du jour au lendemain est très complexe, car ces entreprises ont des engagements contractuels en Russie. Si elles ferment leurs filiales très rapidement, leurs investissements et leur chiffre d’affaires s’évaporent. Cela implique de consentir à des pertes très importantes, à hauteur des investissements qui ont été réalisés », affirme l’expert, fondateur du cabinet de conseil Origa.

Pas de franchises 

Michel Noiry explique également que les difficultés des entreprises françaises viennent du fait qu’elles ne sont pas franchisées, et surtout qu’elles ont d’ores et déjà effectué des investissements massifs en Russie.  

« La situation de la plupart des entreprises françaises en Russie n’a pas grand-chose à voir avec celle de McDonald’s, qui fonctionne avec des franchises. Pour quitter le pays, McDonald’s n’a qu’à obliger ses franchisés à fermer, en leur laissant le soin de gérer seules la casse sociale », illustre le spécialiste. 

« Les entreprises qui font de la distribution avec un réseau léger ont beaucoup plus de facilité à quitter rapidement un marché. Elles y perdent des plumes, mais beaucoup moins que certaines sociétés françaises qui sont implantées depuis des dizaines d’années et ont fait des investissements très conséquents », ajoute-t-il.