L’UE va arrêter d’entraîner les forces armées maliennes

Mali, UE

Lundi 11 avril, à l’issue d’un Conseil réunissant les chefs de la diplomatie des États membres, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé l’arrêt de « certaines formations » assurées par les missions européennes EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali.

Fin de l’entraînement 

« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires, avait déjà souligné la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, samedi 9 avril. La question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura ».

Et cette question (de l’entraînement des soldats maliens) a donc été tranchée lors du Conseil de l’Union européenne du 11 avril, avec la décision d’arrêter leur formation. « Les évènements nous y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités maliennes de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », avait fait savoir Josep Borrell.

Danger pour la MINUSMA

« Le Sahel continue d’être une priorité, nuance tout de même le Haut représentant. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter ». Et nous allons « poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu », précise Josep Borrell.

Mais sans les missions européennes (EUTM et EUCAP), c’est également l’avenir de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) qui est remis en cause, les deux missions étant interdépendantes. « La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », estime monsieur Borrell.