Boris Johnson pense avoir trouvé la solution pour se débarrasser des migrants traversant la Manche illégalement. Les envoyer dans un pays membre du Commonwealth situé a des milliers de kilomètres du Royaume-Uni, le Rwanda.
« Calais-Kigali »
Les migrants agglutinés sur la côte française pensaient sûrement que seule la Manche les séparait encore du Royaume-Uni, mais c’était sans compter avec Boris Johnson. Le Premier ministre britannique a en effet plus d’un tour dans son sac pour substituer l’Angleterre à son devoir d’accueil.
« À partir d’aujourd’hui, toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda, explique Boris Johnson. Ce pays est l’un des « plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants », et il pourra accueillir « des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir ».
« S’installer de manière permanente »
Jeudi 14 avril, la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel a déclaré qu’un accord avait été conclu entre le Royaume-Uni et le Rwanda. Contre un premier versement de 120 millions de livres sterling, Kigali s’engage à « accueillir les demandeurs d’asile et les migrants », et à « les intégrer aux différentes communautés à travers le pays ».
« Il s’agit de s’assurer que les gens soient protégés, respectés et qu’ils puissent réaliser leurs propres ambitions et s’installer de manière permanente au Rwanda s’ils le souhaitent », a confirmé le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta.
« Contraires à la Convention sur les réfugiés »
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés a immédiatement fait part de « sa forte opposition » à ce projet. « Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie, rappelle Gillian Triggs, Haut-Commissaire assistante du HCR. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l’étranger pour être traitées. De tels arrangements ne font que déplacer les responsabilités en matière d’asile, éludent les obligations internationales et sont contraires à la lettre et à l’esprit de la Convention sur les réfugiés ».