La guerre informationnelle fait rage au Mali

Mali, Wagner

Paris accuse la société militaire privée russe Wagner d’avoir mis en scène un charnier humain près de la base militaire de Gossi, dans le but de faire accuser l’armée française et de dresser la population locale contre elle.

« Attaque informationnelle »

Jeudi 21 avril, l’Etat major français a dévoilé une vidéo sur laquelle on peut voir des mercenaires du groupe Wagner en train de recouvrir des cadavres de sable. Une mise en scène que l’Etat major qualifie d’« attaque informationnelle ». Dans le même temps, des photos de cadavres floutées ont été diffusées sur le compte Twitter d’un certain Dia Diarra, « ancien militaire »  et  « patriote malien ». « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base à #Gossi, on peut pas garder le silence sur ça ! », pouvait-on lire en légende de ces images. 

Le compte de Dia Diarra  « est très probablement un faux compte créé par Wagner », a immédiatement réagi l’état-major français.  « Cette manœuvre de décrédibilisation de la force Barkhane semble coordonnée. Elle est représentative des multiples attaques informationnelles dont les militaires français font l’objet depuis de nombreux mois ».

Etat des lieux « documenté »

« La comparaison des photos publiées sur Twitter et des images recueillies par le capteur spécialisé permet de faire un lien direct entre ce que font les mercenaires de Wagner et ce qui est faussement attribué aux militaires français », soutient l’armée française, estimant que ces « exactions témoignent des modes d’action mis en œuvre par les mercenaires de Wagner, qui sont observés en Centrafrique depuis son déploiement et qui ont été dénoncés par de nombreuses organisations internationales et ONG ».

Toutefois, et comme le rappelle le porte-parole de l’armée française, le colonel Pascal Ianni, la France avait pris les devants pour se prémunir de ce type d’accusations, en dressant un état des lieux «documenté» de la base avant de la quitter.