Les deux entreprises publicitaires ont décidé de ne pas promouvoir l’ouvrage La Menace mondiale des Frères musulmans, au motif que sa publicité risquait d’entraîner des troubles à l’ordre public et des violences.
« Sujet sensible »
« Les dates étaient réservées et confirmées, et les tarifs validés », raconte Atmane Tazaghart, rédacteur en chef du Global Watch Analysis, l’éditeur de presse à l’origine de cette campagne promotionnelle. Toutefois, à la réception de l’affiche JCDecaux s’est rétracté, « arguant que le « contenu politique » et le « sujet sensible » du livre ne permettaient pas de réaliser cette campagne de promotion durant la période électorale liée à la présidentielle », déplore le journaliste.
JCDecaux n’acceptera finalement de faire la campagne promotionnelle qu’après le 19 juin (et le deuxième tour des législatives). Or « faire en juin la campagne promotionnelle d’un ouvrage sorti en avril, ça n’a aucun sens », fulmine Atmane Tazaghart.
Neutralité ou devoir de protection ?
Nous sommes tenus par « les contrats que nous passons avec les collectivités, en l’occurrence les villes : nous n’avons pas le droit de faire de l’affichage politique ou confessionnel, se défend JCDecaux. Vous avez le droit d’avoir une analyse différente. Il reste que la loi nous contraint à une neutralité totale durant la période électorale ; cette campagne pourra avoir lieu après les législatives. »
Pour Insert par contre, cela n’a « rien à voir avec l’élection présidentielle ». « J’ai un devoir de protection vis-à-vis des commerçants chez qui ces publicités vont être installées. Nous ne sommes pas à l’abri d’avoir des extrémistes qui s’en prennent à ces affiches », assume Jérôme Le Vaillant, directeur commercial de l’entreprise.