Lundi 16 mai, l’ancien ministre des transports Jean-Baptiste Djebbari a annoncé son intention de rejoindre le conseil d’administration de la start-up Hopium, spécialisée dans les véhicules à hydrogène. La nouvelle, jugée précipitée et inopportune, a fait grand bruit.
Ehonté pantouflage
Pour le député Insoumis François Ruffin, que « Djebbari qui pantoufle chez le leader français du véhicule hydrogène, c’est vraiment une non-information. Depuis 2020 il consacre une semaine par mois de son temps de ministre et 49000€ à la préparation d’un Master. La carrière avant les problèmes quotidiens des Français ! »
Une accusation immédiatement démentie par l’ancien ministre, qui reconnaît la formation, mais assure l’avoir tenue au rythme « d’un jour par mois ». Je ne suis donc « pas du tout mal à l’aise » avec ce nouveau poste, assure monsieur Djebbari : « Je venais du privé. Je faisais partie de cette génération qui avait rejoint Emmanuel Macron en 2017. On peut retourner dans le privé, en respectant certaines règles ».
Aval de la HATVP
Le respect de ces règles est d’ailleurs garanti par la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique) qui rappelle que la loi interdit à un ancien responsable public de « travailler, au sens large, pour une entreprise qui était soumise à son pouvoir de surveillance ou de contrôle lorsqu’il exerçait des fonctions publiques, avec laquelle il a conclu des contrats ou à l’égard de laquelle il a pris ou proposé des décisions ».
Or, préalablement saisie par le ministre en mars dernier, la HATVP avait estimé qu’en l’occurrence « le risque de prise illégale d’intérêts peut être écarté, sous réserve de l’appréciation souveraine du juge pénal ». Il appartiendra tout de même « à Monsieur Djebbari, comme à tout responsable public, sans limite de durée, de s’abstenir de faire usage ou de divulguer des documents ou renseignements non publics dont il aurait eu connaissance du fait de ses fonctions », précise la haute autorité.