Augmentant sans relâche depuis plusieurs années, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères devrait augmenter plus encore cette année. En cause, la hausse des prix des carburants et des matières premières liée à la guerre en Ukraine, mais pas que.
5% d’augmentation en 2022
Selon la dernière étude de l’Association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des réseaux de chaleur, de l’énergie, et des déchets (Amorce), la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) devrait augmenter de plus de 5 % dans 77 % des collectivités territoriales en 2022, voire davantage dans 10 % des communes et intercommunalités.
« Le produit de cette taxe et son taux ne doivent pas être manifestement disproportionnés par rapport au montant des dépenses exposées pour la collecte et le traitement des déchets ménagers », estimait le Conseil d’État en 2021. Mais dans certaines communes, comme Alès, l’enlèvement des déchets représente désormais 25% du budget. Alors, comment expliquer cette hausse ?
Différentes explications
La cause la plus évidente est bien sûr la guerre en Ukraine, dont les conséquences se sont presque immédiatement faites sentir. « Avec la flambée des carburants, le ramassage coûte de plus en plus cher, déplore Alain, directeur d’un syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères dans le sud. Le budget carburant a connu une augmentation de 43 % sur le premier semestre 2022 ! C’est dur pour les zones rurales comme la nôtre, où les camions-bennes roulent plus ».
Une autre explication à cette flambée des prix peut être la hausse de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), payée par les collectivités à l’État. « Les réductions de tonnage obtenues par l’intensification du tri et la distribution gratuite de composteurs ont été largement gommées par cette taxe », déplore Luc Agostini, conseiller municipal du village de Saint-Andiol. « La croissance de cette taxe n’est pas régulière, mais exponentielle et punitive ! », abonde Alain.