Le scandale lié au fiasco de la finale de la Ligue des champions n’en finit plus, avec un dernier rebondissement jeudi 9 juin, lorsque les responsables de la sécurité de l’événement ont admis avoir détruit les images de vidéosurveillance.
Presque plus d’image
« Les images sont disponibles pendant sept jours. Elles sont ensuite automatiquement détruites. On aurait dû avoir une réquisition pour les fournir aux différentes populations », s’est défendu Erwan Le Prévost, directeur des relations institutionnelles de la FFF, devant la commission des lois, jeudi 9 juin. Même son de cloche pour les vidéos enregistrées par la SNCF et la RATP, qui n’ont rien pu transmettre à la justice. « Les images captées sont écrasées toutes les 72 heures pour permettre l’enregistrement des nouvelles. Il n’y a, à priori, pas de moyen de les récupérer », explique la RATP.
Heureusement, quelques images captées le soir de la finale sont encore disponibles. « Les images en possession de la préfecture de police sont évidemment toujours à la disposition de la justice, dans le cadre de réquisitions dressées dans une enquête pénale », a tweeté la préfecture de Police jeudi.
« Incompréhensible et aberrant »
Pour de nombreux experts, la non-réquisition de ces vidéos fait planer un sérieux doute sur la compétence, voire la sincérité des autorités. Du procureur au ministre, l’intégrité de chacun est remise en cause. « Il y a des preuves qui ont été détruites par, au moins, incompétence », insinue le sénateur socialiste de Paris, David Assouline.
« C’est incompréhensible et aberrant qu’aucune réquisition n’ait été faite ce soir-là, abonde l’avocat Thierry Vallat. En principe, le procureur de la République aurait dû demander très rapidement la production des images, dès le lendemain, au plus tard deux jours après. C’est la procédure classique et presque automatique dès qu’il y a un incident. En plus du procureur, un officier de police judiciaire ou le préfet de police auraient également pu demander les images. Le ministère de l’Intérieur aurait aussi pu donner l’instruction ».