Premiers burkinis, premières altercations

Burkini

De nombreuses femmes portant un burkini ont été rappelées à l’ordre le week-end dernier dans plusieurs bases de loisirs de la région parisienne. Des menaces ont été proférées, et des débordements sont maintenant à craindre. 

« On verra s’il fera la loi cet été »

Dimanche 19 juin, un maitre-nageur de la base de loisirs de Moisson, près de Mantes-la-Jolie, a demandé à une jeune femme d’enlever son burkini pour aller dans l’eau. « Ça s’est passé de manière courtoise  ; elle a obtempéré rapidement, explique le directeur du centre, Ivica Jovic.  Personne n’a protesté autour. C’est pour cela qu’on n’a pas compris quand on a vu cette déferlante d’avis négatifs sur le site… »

En effet, les reproches, et même quelques menaces, n’ont pas tardé à fuser sur internet. « Maître-nageur islamophobe qui interdit la baignade à une femme portant le burkini, honteux », pouvait-on lire sur les réseaux sociaux. Ou encore  : « Baignades interdites pour les femmes “trop couvertes”! Est-ce normal  » ? « On verra s’il fera la loi cet été, quand tout le quartier va se pointer…  », a même menacé un internaute. 

La droite au créneau 

« Les provocations ont repris sur nos îles de loisirs, fulmine Patrick Karam, vice-président du conseil régional d’Île-de-France. Sur la base de loisirs de Torcy, rien qu’hier, une dizaine de femmes en burkini ont été sorties de l’eau. La semaine écoulée, on a dû gérer une soixantaine de cas sur la base de Cergy-Pontoise ».

Et les choses ne vont pas aller en s’arrangeant. « Certains usagers prendront parti pour les femmes en burkinis, traiteront les autres d’islamophobes, et cela entraînera des bagarres », prévient l’élu LR. « Il est intolérable de laisser nos valeurs être piétinées par quelques factieux, insiste-t-il. Si on n’est pas ferme, on met le doigt dans un engrenage qui va nous broyer la main. En refusant de légiférer, l’État donne un mauvais signal et se fait complice de ces islamistes qui essaient de nous tester. Nous attendons du gouvernement qu’il clarifie la loi ».