Etats-Unis : Abrogation du droit à l’avortement 

Avortement, Etats-Unis

Vendredi 24 juin, la Cour suprême américaine a décidé d’abroger le droit constitutionnel à l’avortement protégé par l’arrêt Roe v. Wade depuis 1973. Désormais, chaque Etat pourra décider s’il autorise ou non l’avortement. 

Joie des conservateurs

Pour le porte-parole de la Cour suprême, le juge Samuel Alito, « la Constitution ne fait aucune référence à l’avortement et aucun de ses articles ne protège implicitement ce droit ». L’arrêt Roe v. Wade est «  totalement infondé et doit être annulé  », clamait-il ces dernières semaines. C’est désormais chose faite, pour le plus grand plaisir des conservateurs. « Il est temps de rendre la question de l’avortement aux représentants élus du peuple », se réjouit Samuel Alito. 

Le chef des Républicains au Sénat, Mitch McConnell, a loué une « victoire historique pour les plus vulnérables de notre société », tandis que l’ancien vice-président, Mike Pence, va plus loin, demandant la nationalisation de l’interdiction. La « sainteté de la vie doit être rétablie au cœur du droit américain dans tous les États », réclame-t-il. 

Femmes en danger

« La santé et la vie des femmes de ce pays sont maintenant en danger », a immédiatement réagi le président Joe Biden, promettant d’aider celles qui voudront changer d’Etat pour se faire avorter.

Nous éprouvons « une grande tristesse pour la Cour et surtout pour les millions de femmes qui ont aujourd’hui perdu une protection constitutionnelle fondamentale », ont de leur côté fait savoir les trois juges progressistes de la Cour suprême.

Selon l’historienne Jennifer Holland, la situation va vite devenir très compliqués pour les femmes, à un point que les pro-life n’imaginent pas. « Ce monde qu’ils créent va-t-il ressembler à ce qu’ils avaient promis ? Les électeurs accepteront-ils de voir des gens jetés en prison pour une procédure médicale qui était légale hier ? Les femmes se porteront-elles mieux car elles ne seront pas traumatisées par l’avortement, comme le répètent ces activistes depuis 40 ans ? Je ne pense pas », prévient-elle.