Suite aux violences survenues dans l’enclave espagnole de Melilla, au Maroc, l’ONU a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante sur ce drame. La justice espagnole a de son côté annoncé mardi 28 juin « l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ce qu’il s’est passé ».
Collaboration du gouvernement espagnol
« Nous avons été choqués par la violence à la frontière entre Nador et Melilla vendredi et qui a entraîné la mort de dizaines de migrants et de demandeurs d’asile lors d’une tentative de traversée du Maroc en Espagne » a déclaré mardi le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. « Les droits humains des personnes qui migrent, y compris celui de demander asile, doivent être entièrement respectés. L’usage excessif de la force est inacceptable».
« La gravité des faits survenus, qui pourraient affecter les droits humains et les droits fondamentaux des personnes », légitiment l’ouverture d’une enquête, a décrété le parquet espagnol mardi.
Le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a immédiatement promis mercredi 29 juin la « collaboration totale » de son gouvernement. « Je déplore la perte en vies humaines », a ensuite déclaré le premier ministre, rappelant tout de même son attachement au « droit de Ceuta et Melilla » à disposer de « frontières sûres ».
Responsabilité de l’Algérie
Au Maroc la situation n’est pas plus reluisante. « À Nador, nous avons été battus d’une manière inhumaine », témoigne Omar, un jeune migrant soudanais manifestant à Rabat. « Nous ne nous sentons pas en sécurité ici, nos vies sont en danger », ajoute-t-il.
Mais le Maroc se dédouane lui aussi de toute responsabilité, accusant son voisin algérien de tous les maux. « Les assaillants sont entrés par la frontière avec l’Algérie, profitant du laxisme délibéré du pays dans le contrôle de ses frontières avec le Maroc », a dénoncé mardi l’ambassade marocaine en Espagne.