Alors que le géant français de l’informatique traverse une crise sans précédent lui imposant une scission en deux entreprises distinctes, avec d’un côté Evidian (big data et sécurité) et de l’autre Atos (infogérance), son conseil d’administration vient de voter un parachute doré de 1,8 million d’euros au directeur général sur le départ, Rodolphe Belmer.
« Fidéliser des dirigeants »
« L’option d’une indemnité de cessation d’activité s’est présentée comme une mesure nécessaire pour attirer et fidéliser des dirigeants de premier plan », s’est justifié le groupe dans un communiqué, insistant sur le fait que cette décision était également liée aux « turbulences autour du groupe Atos ».
« La situation à laquelle Atos fait face depuis dix-huit mois exigeait l’arrivée de dirigeants chevronnés et expérimentés. Par ailleurs, il était aussi nécessaire de sécuriser la rétention de profils critiques au sein du groupe, face à des tentatives de débauchages actifs de la part de certains de nos concurrents », insiste le géant de l’informatique.
Implication de McKinsey
Ce directeur grassement payé (pour service non rendu) est d’ailleurs un ancien de McKinsey, pour qui il a travaillé de 1998 à 2001, et qu’il a embauché au nom d’Atos, pour une facture s’élevant à plusieurs millions par mois. « C’est un tabou total, et la direction refuse toujours de nous partager la moindre information sur le recours à McKinsey », fulmine Gaël Pradier, délégué syndical Force ouvrière.
« L’entreprise n’avait pas besoin de McKinsey, d’autant qu’elle dispose de nombreuses compétences en interne », avoue un ancien cadre d’Atos sous couvert d’anonymat.