Le parlement s’accorde enfin sur l’aide exceptionnelle de rentrée

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La version finale du texte a mis tout le monde d’accord, en favorisant les travailleurs précaires, comme le voulaient les Républicains qui dominent le sénat, et en étant tout de même octroyée aux bénéficiaires des minima sociaux, comme le demandaient le gouvernement et l’Assemblée nationale.

« Trop large et inefficace »

Pour le sénateur républicain Jean-François Husson, l’aide voulue par l’Assemblée nationale formulait présentait les mêmes points faibles que « l’indemnité inflation », qui « se caractérisait par un défaut de ciblage, des effets de seuil massifs, un coût extrêmement élevé et une mise en œuvre reposant pour une large part sur les entreprises, dont ce n’est pas la vocation, avec des risques de doublons et de fraudes ».

Jugeant l’aide proposée « trop large et inefficace », monsieur Husson a donc suggéré de « concentrer l’effort budgétaire sur le soutien au pouvoir d’achat des travailleurs, qui sont aujourd’hui exclus du dispositif proposé » en remplaçant « l’aide exceptionnelle de rentrée par une aide ponctuelle de 150 euros versée aux bénéficiaires de la prime d’activité ». L’idée était « de faire en sorte que les Français qui occupent un travail, qui sont des travailleurs pauvres trouvent, au moment de la rentrée, un soutien exceptionnel » de 150 euros, explique le sénateur.

Mesure discriminante

Les déclarations de Jean-François Husson ont immédiatement suscité l’indignation de la majorité et de la gauche. « L’aide doit bénéficier à huit millions de foyers modestes, qui sont aux minima sociaux. L’amendement reviendrait à retirer son bénéfice à quatre millions de foyers pauvres », rappelle le ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal. Cette disposition discriminerait les mères célibataires bénéficiaires du RSA, « pas en capacité de travailler », illustre la sénatrice centriste Élisabeth Doineau.

Face à ce désaccord, les deux camps sont finalement parvenus à s’entendre pour octroyer l’aide à tous, mais d’un montant inférieur, à 100e seulement. « Nous ne pouvions pas accepter que les bénéficiaires des minima sociaux soient privés de l’aide. Jamais notre majorité n’a opposé les Français entre eux », résume le député en marche Jean-René Cazeneuve, rapporteur de la commission mixte paritaire chargée de trancher la question.