Hauts-de-Seine : pas de pauvres dans les piscines

Hauts-de-Seine, piscines municipales

Plusieurs communes des Hauts-de-Seine (Puteaux, Neuilly-sur-Seine, Asnières-sur-Seine, Rueil-Malmaison) ont décidé de réserver l’accès des piscines municipales à leurs seuls habitants. Une façon détournée d’interdire l’accès aux habitants des communes voisines, un public bien plus modeste.

« On ne peut pas dire que la piscine nous est réservée »

Les mairies des Hauts-de-Seine expliquent leur décision par la volonté d’assurer à leurs habitants d’avoir accès aux piscines, un service pour lequel ils paient des impôts. Mais les habitants financent-ils vraiment les piscines  ? Pas vraiment, selon le conseiller d’opposition de la ville de Puteaux, Francis Poézévara (Génération. s).

Selon lui, 15% de l’entretien de la piscine est financé par ses recettes. «  Les 85  % restants sont financés par la mairie via les impôts  », explique Francis Poézévara. Mais seulement un tiers de ces 85% sont payés par les habitants (taxe foncière et taxe d’habitation), la majeure partie des impôts étant payés par les entreprises. «  Pour un euro dépensé par les Putéoliens pour la piscine, il y a deux euros qui viennent d’ailleurs, explique le conseiller.  On ne peut pas dire que la piscine nous est réservée parce que c’est nous qui la payons ».

Décision injuste

La vraie raison de cette restriction est plutôt d’exclure un public indésirable, souvent source de problèmes. « La forte affluence occasionne de nombreuses incivilités et dégradations en tout genre », explique la mairie de Puteaux dans un communiqué. 

Une décision injuste pour les habitants des communes voisines, comme Paris et Nanterre. « Nous à Paris on accueille tout le monde, et toutes les piscines sont prises d’assaut je ne trouve pas que cette décision soit juste », dénonce un usager interdit d’accès à Neuilly.

« Plusieurs jeunes du quartier se sont vu refuser l’accès des piscines alentour  », regrette un éducateur de l’association Le Gao du Petit Nanterre. « Les jeunes de Nanterre ont une mauvaise réputation, c’était une excuse suffisante pour ne pas prendre les jeunes des villes avoisinantes ».