Jets privés : l’ambiguïté d’Olivier Véran

jet privé

Mardi 23 août, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a prétendu fustiger l’usage des  jets privés, pour au final justifier leur utilisation et minimiser leur impact sur l’environnement. 

« Les symboles sont importants »

Le porte-parole du gouvernement s’est dit favorable sur France-Inter mardi à « une concertation au niveau européen pour voir s’il y a des moyens de compenser les émissions de CO2 », tout en minimisant l’impact réel de ces appareils sur le climat. 

« De quoi on parle ? Le jet a valeur de symbole. Les symboles sont importants. Il ne faut pas que les Français aient le sentiment que ce serait toujours les mêmes auxquels on demanderait des efforts, c’est-à-dire les catégories populaires et les classes moyennes, a dans un premier temps reconnu le ministre. On peut comprendre qu’un Français qui fait attention dans son quotidien, qui réduit sa consommation énergétique, qui est attentif, qui achète du bio, fait attention aux emballages plastiques, soit heurté par le fait que certains de ses concitoyens puissent prendre un jet privé pour faire des sauts de puce pour aller d’un lieu à un autre ».

« Ce n’est pas ça qui va tout à coup refroidir la planète »

Et s’il s’était arrêté là son message aurait pu être cohérent, mais Olivier Véran a fini par dévoiler le fond de sa pensée, vantant presque l’usage du jet. « Pour autant, pointe-t-il, les jets privés, ce n’est pas ça dans la grande majorité des cas. Ce sont des transports commerciaux, on envoie des équipes sur place avec une réactivité qui est importante, c’est créateur d’emplois, donc il ne s’agit évidemment pas d’interdire cela. D’ailleurs l’usage individuel, privé du jet privé, est une toute petite partie de l’usage du jet, qui est lui-même une toute petite partie de l’usage de l’avion, qui représente une toute petite partie des émissions de CO2. Donc on sait que ce n’est pas ça qui va tout à coup refroidir la planète ».

Mais monsieur Véran se trompe, d’après les experts de Transport & Environment. « Notre analyse des données de trafic aérien des vols privés montre qu’une part significative de ces derniers répond à des usages récréatifs, et non commerciaux, assurent-ils. Dans un sondage récent de Private Jet Card Comparisons, les usagers interrogés sont 46  % à déclarer qu’ils prévoient un vol en jet privé pour les membres de leurs familles dans les six mois à venir, 45  % comptent se rendre dans une résidence secondaire, et seulement 35  % à voyager pour les affaires ».