Electricité : les fournisseurs privés s’en mettent plein les poches

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Les fournisseurs privés (Ohm Energie, Mint Energie, Iberdrola …) profitent de la hausse des prix pour faire d’énormes profits sur une électricité acquise à bas prix auprès d’EDF. 

Conséquences de l’Arenh

Instauré par la loi Nome en 2010, l’Arenh (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique) contraint EDF à vendre un quart de sa production nucléaire à ses concurrents à bas prix, afin que ceux-ci puissent développer leurs propres moyens de production.

Une privatisation d’EDF à demi-mot, qui consiste à financer le privé par le public, et qui a surtout plongé l’énergéticien français dans la panade. « Selon la direction, cette manœuvre a fait chuter l’excédent brut d’exploitation de l’entreprise de 8  milliards d’euros. Et le plus ahurissant, c’est qu’EDF ne dispose pas de cette électricité, puisqu’elle l’a déjà vendue. Elle va devoir l’acheter sur les marchés, au prix fort, pour la revendre à ses concurrents à prix bradé », explique Jacky Chorin, membre du Conseil supérieur de l’énergie.

Impuissance des consommateurs

Et pire encore, en plus de faire d’énormes profits sur le dos du contribuable, ces opérateurs privés ne sont pas du tout arrangeants avec les consommateurs. « Quand on arrive enfin à les joindre, ils ne se montrent pas du tout compréhensifs et m’ont même menacé de me couper le courant », déplore Karim, un ancien client d’Ohm Énergie, qui n’a pas hésité à faire machine arrière : «Je résilie immédiatement et je retourne chez EDF, avec eux, au moins, je n’aurai pas de mauvaise surprise ».

« Il est plus que jamais impératif de faire un véritable bilan de l’ouverture des marchés de l’énergie, de tourner le dos à une concurrence maintenue artificiellement sur le dos d’EDF et donc des Français, et de revenir à des principes de service public », réclament les syndicats (CGT, CFE-CGC, CFDT, FO).