Situation explosive à Téhéran

Iran

De violents affrontements opposent manifestants et forces de sécurité iraniennes depuis près de trois semaines et la mort de Mahsa Amini, décédée en détention après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour  «  port de vêtements inappropriés  ». Dernière échauffourée en date, une altercation entre étudiants et forces de l’ordre dans l’une des principales universités de la capitale iranienne, lundi 3 octobre. 

92 personnes tuées

Suite aux manifestations de lundi et des jours précédents, le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI), s’est dit « extrêmement préoccupé par les vidéos provenant de l’Université Sharif et de Téhéran aujourd’hui, montrant une répression violente des manifestations ».

Selon cette agence basée à New York, au moins 92 personnes auraient été tuées en Iran par les autorités depuis le début des manifestations. La police parle elle de 60 morts, dont douze membres des forces de sécurité.

« L’oeuvre de l’Amérique »

En réaction aux manifestations, le guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a dénoncé l’influence des États-Unis et d’Israël, responsables selon lui d’avoir fomenté le mouvement de contestation.

« Je dis clairement que ces émeutes et l’insécurité sont l’œuvre de l’Amérique, du régime sioniste usurpateur, et de leurs agents salariés, avec l’aide de certains Iraniens traîtres à l’étranger », a déclaré le guide suprême le 13 septembre dernier. « La mort de la jeune fille nous a brisé le cœur, mais ce qui n’est pas normal, c’est que certaines personnes, sans preuve, ni enquête, rendent les rues dangereuses, brûlent le Coran, retirent le hijab des femmes voilées, mettent le feu aux mosquées et aux voitures », a-t-il plus récemment ajouté.

« Affaiblir la police signifie renforcer les criminels, donc celui qui attaque la police, laisse le peuple sans défense contre les criminels, les voyous, les voleurs », conclut l’ayatollah.