Front commun contre la réforme des retraites

réforme, retraites

Mardi 10 janvier, les huit principaux syndicats de France se sont réunis pour lancer un appel commun à la grève contre le nouveau projet de réforme des retraites du gouvernement. Une telle union syndicale ne s’était plus vue depuis 2010.

« Puissante mobilisation »

Ce texte prévoit un relèvement progressif de l’âge légal de départ à la retraite à partir du 1er septembre 2023. Cette progression devrait se terminer dans sept ans, c’est-à-dire rendre la mesure effective en 2030. Elle s’adresse donc aux personnes nées après 1967, qui devront accumuler quarante-trois ans de travail pour prétendre à une retraite à temps plein.

Cette nouvelle réforme est toutefois loin de faire l’unanimité des Français, dont les organisations syndicales se sont élevées d’une même voix pour protester contre ce recul social majeur. Ces dernières, après avoir pris connaissance du projet soutenu par Elisabeth Borne, ont en effet décidé de se réunir jeudi 19 janvier en espérant que ce rassemblement « donne le départ d’une puissante mobilisation sur les retraites dans la durée ». 

Ironique de voir qu’une telle alliance avait déjà été conclue dans un contexte similaire, sous le mandat de Nicolas Sarkozy en 2010. Son ministre du travail, Eric Woerth, avait en effet défendu l’idée d’élever de 60 à 62 ans l’âge légal du départ à la retraite.

Vaine tentative de persuasion du gouvernement

Alors que cet appel à la mobilisation semble rendre une grève d’ampleur inévitable, la Première ministre choisit de culpabiliser les Français. « Laisser s’accumuler des déficits serait irresponsable », ose-t-elle. Elle agite ainsi un argument financier pourtant réfuté par les données du conseil d’orientation des retraites. 

« Je suis convaincue que le projet que j’ai présenté est un projet qui à la fois permet d’assurer l’avenir de notre système de retraites et que c’est un projet de justice et de progrès social », ajoute-t-elle, alors même qu’un sondage Ifop en date du 15 janvier révèle que 68% des citoyens ne sont pas favorables à cette réforme.