Mardi 24 janvier, la mairie de Toulouse a décidé d’annuler un atelier de lecture animé par deux artistes drag-queens, Brandy Snap et Shanna Banana. Censé se tenir dans l’une des médiathèques de la ville, l’événement commençait à susciter trop de réactions susceptibles d’entraîner un trouble à l’ordre public.
Atelier décalé
« Ce choix de programmation, qui n’a donné lieu à aucun visa ou aval de la part des élus, peut déstabiliser une partie du public. Ce n’est évidemment pas la volonté de la collectivité », s’est justifiée la mairie de Toulouse dans un communiqué publié mardi.
« Dans un souci d’apaisement », l’atelier initialement destiné à des enfants et prévu le 18 février « sera réorienté pour n’accueillir qu’un public majeur ». Il ne s’agit donc pas vraiment d’une annulation à proprement parler, mais la lecture se retrouve ainsi privée de sa substance, à savoir inculquer le respect des différences. Ces lectures permettent « d’aborder des histoires qui prônent la bienveillance, le respect d’autrui et des différences », et pas « de faire la promotion de son orientation sexuelle ou de sa manière de vivre », rappelle l’artiste Shanna Banana.
Menaces et troubles à l’ordre public
L’atelier de lecture entendait « sensibiliser le jeune public à la différence, de manière ludique », confirme la mairie, toutefois « certaines réactions peuvent amener du trouble à l’ordre public ». Le Capitole fait ici référence à un groupuscule baptisé Furie française, qui se présente comme « mouvement de jeunesse communautaire toulousain et enraciné », mais dont l’activité première est de proférer des menaces sur Internet.
Pour satisfaire les deux camps, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a annoncé qu’il comptait demander « à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, la dissolution du mouvement Furie française, à l’origine des menaces et du trouble à l’ordre public ».