Vendredi 3 février, le Conseil constitutionnel a annulé l’élection du député (UDI) Meyer Habib dans la huitième circonscription des Français de l’étranger (Israël, Turquie, Malte et Chypre). La faute à des soutiens du candidat qui auraient proposé aux électeurs de voter par Internet à leur place.
« Constitutif d’une manœuvre »
Pour motiver leur décision, les sages du Conseil constitutionnel ont estimé vendredi que des opérateurs téléphoniques agissant dans l’intérêt du candidat UDI Meyer Habib avaient, entre autres, « irrégulièrement proposé aux électeurs de voter par internet à leur place », ce qui « revêt une particulière gravité».
Ces soutiens du candidat avaient été sollicités pour aider « les électeurs rencontrant des difficultés pour voter par voie électronique », mais en leur proposant de voter à leur place avec leurs codes, ils ont largement outrepassé leur fonction. Un tel comportement « doit être regardé comme constitutif d’une manœuvre », tranche le Conseil.
Nouvelle élection en vue
Outre leurs demandes de vote pour autrui, les soutiens de Meyer Habib ont « diffusé le jour du second tour de scrutin sur divers réseaux sociaux des messages appelant à voter pour ce candidat », ajoute le Conseil, précisant que cette publicité était « susceptible d’avoir influencé le vote d’un nombre significatif d’électeurs».
En conséquence, le Conseil conclut « que ces irrégularités et manœuvres ont été, au regard de l’écart de voix constaté au second tour (193 voix), de nature à altérer la sincérité du scrutin ». Et comme les citoyens ne peuvent rester sans représentant, une nouvelle élection législative sera bientôt organisée dans la huitième circonscription des Français de l’étranger.