TikTok est sur le fil du rasoir

TikTok, USA, UE

Aux Etats-Unis comme en Europe, le réseau social chinois TikTok, accusé de corrompre la jeunesse, est dans le collimateur des autorités. Il pourrait être tout bonnement interdit aux Etats-Unis, et fortement restreint en Europe.

« Les risques évoqués sont réels »

« TikTok est un cheval de Troie moderne du Parti communiste chinois pour surveiller les Américains et exploiter leurs informations personnelles », clamait récemment Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants. 

« La Chine répand TikTok chez les jeunes occidentaux, comme l’Occident répandait l’opium chez elle au XIXe  siècle », abonde Arthur Grimonpont, ingénieur, consultant et essayiste.

« La politique américaine se construit contre une puissance ennemie, hier l’Union soviétique, aujourd’hui la Chine. La narration sur le péril chinois monte en puissance. Et les risques évoqués sont réels », confirme, enfin, Asma Mhalla, spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques du numérique.

L’UE plus nuancée

Côté européen, les avis sont moins tranchés. « À ce stade, je n’ai pas d’éléments qui pourraient conduire le gouvernement à prendre des décisions spécifiques à TikTok », estime par exemple le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot.

« Les risques posés sur TikTok sont réels, mais il n’y a pas à ce jour de preuve formelle d’un passage à l’acte de Pékin. Si l’Europe interdit l’application malgré cela, elle est hors cadre. Mais si elle ne fait rien pour préempter le risque, cela lui sera reproché, explique Asma Mhalla.  Les décisions prises prochainement seront donc politiques. L’Europe est-elle soluble dans les États-Unis ? Ou bien va-t-elle apporter une réponse plus fine ? »