Coup de coeurInternational

Des militants anarchistes écologistes squattent l’ancien quartier général de la police anti-terroriste de Paddington Green

Pendant près de 50 ans le commissariat de Paddington Green était le cœur des opérations anti-terroristes du pays. Les 16 cellules de haute sécurité de son sous-sol ont été occupées par toute sortes de gens ; des membres de l’IRA jusqu’aux islamistes. Cependant aujourd’hui c’est un groupe anarchiste qui contrôle le centre. Les militants du Front Anticapitaliste Vert ont ouvert le lieu à la population et sont en train de préparer de nombreuses initiatives ; projections, formations, groupes de travail, concerts etc. Les militants affirment que les autres groupes sont les bienvenus pour participer à la gestion du lieu.

La police ridiculisée

Leur groupe est loin d’être inactif en dehors de Paddington Green ; ils préparent une semaine d’action pour la fin février, dont des manifestations dans la ville. Les membres du Front Anticapitaliste Vert sont inspirés d’organisations comme la Fédération Anarchiste ou les IWW entre autres. Ces groupes ont récemment été nommés dans un dossier anti-terroriste controversé. Leur objectif est de se présenter comme le versant plus cohérent et révolutionnaire que Extinction Rébellion.

Il y a peu le commissariat de Paddington Green était considéré comme un des plus sécurisé d’Europe. Selon la police les militants étaient bien organisés et ont utilisés une échelle pour entrer par le toit. Les squatters n’ont pas donné de précision sur le sujet. Le commissariat était fermé depuis 2018. Il était depuis utilisé comme centre de formation au combat urbain par la police et les forces spéciales. Les militants ont découvert de nombreuses douilles et cibles criblées de balles. Une de ces cibles représentaient un homme d’apparence sud-asiatique tenant une arme. La police a annoncé que le bâtiment devait servir à d’autres séances d’entraienement.

Des militants ouverts mais déterminés

Les militants ont laissé entrer certains journalistes dans le commissariat pour constater la situation. La structure a été construite dans les années 1970 au moments des Troubles en Irlande. Il visait à la détention et l’interrogation des « terroristes ». Le bâtiment est devenu tristement célèbre à ce moment. Un détenu incarcéré là-bas pour une semaine en 2007 a raconté son expérience. Il était dans une cellule sans fenêtre, on le forçait à prendre des somnifères le soir et des douches glacées et il ne sortait que dans une cour d’exercice ridiculement petite tout en restant menotté et surveillé par les gardiens.

Fort heureusement ce centre anti-terroriste est depuis fermé et sous le contrôle d’occupants plus respectables que les forces de police. A la différence d’Extinction Rébellion les membres du Front Anticapitaliste Vert respectent la diversité des tactiques. Autrement dit ils ne condamnent par la « violence » du mouvement social. Espérons que ces militants ne finiront pas pour autant dans d’autres geôles similaires à celles qu’ils contrôlent aujourd’hui.

Coup de gueuleInternational

Sept anarchistes et antifascistes accusés d’appartenir à « Set », le « réseau » en russe, ont été condamnés à de très lourdes peines

Les membres de ce supposé groupe ont été durement condamné dans une affaire de terrorisme domestique. L’enquête a été menée par le FSB et les aveux des accusés ont clairement été arrachés par la torture et les menaces. L’affaire a été jugée à Penza, 600km au sud-est de Moscou. Les accusés ont été reconnus coupables d’avoir formé une organisation visant à attaquer des cibles en Russie et de tenter de renverser le gouvernement. Pour faire bonne mesure des condamnation pour détention d’armes et de drogue ont été ajoutées.

Les procès de Penza

La condamnation semble avoir choqué de nombreuses personnes de la société civile, en plus des organisations des droits de l’homme. L’affaire est un montage évident du FSB, le service de sécurité, anciennement KGB. Il est notamment apparent que quatre des condamnés ont été tabassés et électrocutés au court de l’enquête. Memorial, la plus ancienne organisation des droits de l’homme en Russie a exigé que les accusations soient abandonnées ; « Il est clair que les poursuites des militants antifascistes de Penza font partie de mesures répressives plus larges visant les anarchistes et antifascistes et ayant fortement augmentée depuis 2017-2018 avec une visée politique ».

La figure de l’opposition Alexei Navalny a également exprimé sont horreur devant de si dures condamnations. Les jeunes hommes de 25 à 30 ont reçu des peines de 6 à 18 ans en colonie de travail. Le dossier est cependant particulièrement vide, on leur reproche principalement d’avoir joué à l’airsoft ensemble. Les militants nient même l’existence du groupe, et affirment n’avoir avoué que sous la torture. Ils ont fait appel mais sans grand espoir.

Coup de gueuleInternational

Suite à une nouvelle série de raids contre le mouvement anarchiste le FSB a torturé de nombreuses personnes pour forcer des aveux

Les descentes du FSB (ex-KGB) visent apparemment à démanteler le groupe « Autodéfense Populaire ». L’opération aurait commencée le 1er février dernier. Plusieurs appartements ont été ciblés et 10 personnes arrêtées. On les accuse d’activités « conspirationnelles ». Elles ont depuis toutes été libérées à l’exception de Azar Miftahov. Ce dernier est accusé d’être membre d’Autodéfense Populaire et de fabrication d’explosifs.

Le mouvement anarchiste gène le Kremlin

Ce n’est pas la première opération du style contre ce groupe anarchiste. Plusieurs de ses membres ont auparavant été arrêtés, torturés ou menacés. D’autres ont préféré quitter le pays pour échapper à de lourdes peines de prison et aux tortures. Il semble que cette dernière opération ait été similaire aux précédentes. Tous les arrêtés rapportent avoir subi des tortures des mains du FSB et de la police. L’anarchiste Daniil Galkin a ainsi rapporté avoir été torturé pendant 2 ou 3h dans une voiture de police. Il a été frappé et électrocuté. Les policiers lui ont fait avouer que Azat Miftahov était un communiste libertaire ayant pris part à des actions. Il a aussi été forcé à répondre à un interview sur une chaîne de télé fédérale.

Galkin rapport également qu’il a aperçu Azat alors qu’il était en détention. Ce dernier avait clairement été torturé et selon Galkin ; « n’avait plus l’air d’un être humain ». L’anarchiste rapporte aussi avoir entendu des hurlements d’une militante dans la cellule voisine. Il semblerait que Azat ait par ailleurs tenté de se suicider pour échapper à la torture. Il a depuis été changé de commissariat. Ses camarades et ses proches pense qu’il est toujours victime de tortures mais ignorent où il a été emmené. Cette opération est la dernière en date contre le mouvement anarchiste russe. Chacune d’entre elles amène son lot de tortures et de lourdes peine de prison.