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Alors que les salariés de la compagnie maritime manifestaient ce mercredi 28 mai, les syndicats ont réclamé, dans une lettre envoyée jeudi au préfet de région, à être reçus par le ministre de l’Économie et du redressement productif Arnaud Montebourg, en visite à Marseille lundi. Très inquiets depuis la reprise de la compagnie par son principal actionnaire Transdev, les syndicats craignent à terme un démantèlement de la SNCM.

En effet, l’ensemble des syndicats de la SNCM regroupant la CGT, SAMMM, FO, la CFECGC, la CFDT et la CFTC ont entrepris au lendemain du conseil de surveillance de la SNCM, de s’adresser directement au ministre de l’économie.

Comme l’explique le secrétaire général des marins CGT, Frédéric Alpozzo, « nous voulons dénoncer les mensonges de l’Etat qui s’était engagé, à l’achat de quatre nouveaux navires ». Selon lui, Jean-Pierre Jouyet, actuel secrétaire général de l’Elysée, auraient bel et bien pris cet engagement en recevant les syndicats il y a quelques mois mais ne ferait rien désormais pour honorer cet engagement.

Si le gouvernement a toutefois demandé à la nouvelle direction d’étudier « la faisabilité financière de l’acquisition de nouveaux navires », cette éventualité a été rejeté en bloc par Jérôme Nanty, secrétaire général de Transdev et futur président du conseil de surveillance de la compagnie.

La société de navigation française, repris en main depuis le 12 mai dernier par la société Transdev semble se diriger dans ces conditions vers un probable démantèlement. Un mouvement grève possible dans les prochaines semaines n’a toutefois pas été confirmé par les syndicats.

Crédits photo : Louis Moutard-Martin

Coup de coeurEconomiePolitique

Depuis sa candidature aux primaires socialistes en 2012, Arnaud Montebourg a bien changé. Ancien bras gauche du Parti socialiste, il est aujourd’hui plus connu pour ses copinages avec industriels et hommes d’affaires que pour ses mesures sociales et sa lutte contre la mondialisation. Entre Martin Bouygues et le Qatar, l’argent et la popularité semblent être devenus les nouvelles priorités du récent ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique qui enchaînent les contradictions plus vite que son ombre sans une once de remise en question.

SFR, cible de l’establishment à la Montebourg

« Je ne soutiens pas Bouygues, je ne soutiens personne ». Au micro de France Inter le 2 avril dernier, Arnaud Montebourg tentait de convaincre comme il pouvait les auditeurs de son impartialité dans l’affaire de la vente de SFR, mais ses déclarations hésitantes n’ont trompé personne. Alors que l’opérateur a choisi de négocier exclusivement avec Numericable, au détriment de Bouygues Telecom, Arnaud Montebourg s’est en effet illustré ces dernières semaines par un soutien inconditionnel pour son ami Martin Bouygues.

Officiellement, celui-ci assure que tout ce qui l’intéresse, « c’est la guerre des prix dans le secteur des télécoms ». « Un retour à trois opérateurs plutôt qu’à quatre » serait selon Arnaud Montebourg préférable pour les consommateurs et favoriserait une baisse des prix. Alors même qu’il vient d’être élu ministre de l’Économie, ses arguments qui malheureusement font figure de véritable non-sens économique surprennent. « Sur le plan économique, la démonstration d’Arnaud Montebourg n’est pas logique. Toute concentration vise à maximiser les profits » précise à ce sujet l’économiste en chef au cabinet de conseil Ecocell, Pascal de Lima. L’exemple de l’Autriche est clair : lorsque le marché est passé de quatre à trois opérateurs, certains forfaits ont augmenté de plus de 18 % alors même que les actionnaires se remplissaient les poches. Arnaud Montebourg, « l’homme de gauche » des gouvernements Ayrault et Valls, en flagrant délit de copinages avec Martin Bouygues et ses amis actionnaires ? Personne n’y aurait cru l’espace d’un instant en 2012, aujourd’hui cela ne semble pas choquer grand-monde.

Montebourg et le Qatar : à quand les noces ?

Les rebondissements mettant à mal la crédibilité d’Arnaud Montebourg n’en finissent pas de se multiplier. Depuis quelques jours, Martin Bouygues, qui a apparemment la défaite difficile, demanderait une aide financière au Qatar afin de compléter son offre pour SFR (à laquelle participent déjà la Caisse des Dépôts, le « bras armé financier de l’état »). Le soutien d’Arnaud Montebourg prend alors une nouvelle ampleur. Après le non-sens économique, ce dernier se retrouve aujourd’hui dans la contradiction la plus totale avec ce qui a pourtant fait son succès : le made in France. Non content de critiquer Numericable pour ses investisseurs étrangers alors même que Bouygues vend fréquemment des actifs dans d’autres pays, il soutient désormais un projet de rachat d’un des opérateurs les plus importants de France peut-être bientôt en partie financé par le Qatar. France Inter blaguait à propos d’un possible rachat de la Tour Eiffel par le Qatar le 1er avril dernier, Arnaud Montebourg et Martin Bouygues, eux, sont tout à fait sérieux.

Les relations entre le Qatar et Arnaud Montebourg ne datent pas d’hier. Déjà en 2012, l’ancien fervent défenseur de la démondialisation vendait son âme au diable et approuvait la création d’un fonds qatari de 100 millions d’euros pour les banlieues françaises. Alors même que les islamiques fanatiques semaient la terreur au Mali et que les djihadistes frappaient en Syrie, le voilà qui embrasse le Qatar à pleine bouche. Plébisciter le made in France et dans le même temps ouvrir grand les portes de la France à une pétromonarchie islamique fournisseuse officieuse d’armes pour les courants salafistes et islamiques radiaux apparemment pas très au fait de l’existence des droits de l’Homme. Critiquer le patron de Numericable Patrick Drahi pour sa résidence à l’étranger et soutenir ostensiblement le projet de Bouygues potentiellement financé une nouvelle fois par le Qatar. Arnaud Montebourg est aujourd’hui le porte-étendard d’un système basé sur un establishment qu’il abhorrait pourtant en public il y a à peine deux ans. Comme quoi, l’argent n’a pas d’odeur, mais il a définitivement le pouvoir de changer les hommes.

MélanieB

Politique

nucleaire-allemagne.jpg Avec la hausse des prix de l’énergie et le réchauffement climatique, le nucléaire est souvent présenté comme la solution alternative par excellence. Pourtant de nombreuses oppositions savent se faire entendre dès lors qu’il s’agit d’avancer vers cette énergie décarbonée. D’abord bien acceptés, les mouvements de contestation s’opposent aujourd’hui à l’atome sans vraiment que l’on comprenne pourquoi… Faut’il vraiment rappeler quels sont les intérêts du nucléaire ?

Le nucléaire contre le réchauffement climatique

La France organise en 2015 la conférence des Nations Unies sur le climat, elle souhaite à ce titre incarner la nation de « l’excellence environnementale ». Pour y parvenir, elle devra non seulement tenir ses objectifs européens mais surtout se montrer ambitieuse dans la poursuite de ses efforts. En effet, le réchauffement climatique est un phénomène global qui ne fait pas de distinction selon les frontières… Afin d’infléchir la position de ses voisins et même de ses partenaires plus lointain, la France doit approfondir ses efforts, or le nucléaire est une énergie qui n’émet pas de CO2. Toute tentative de réduire la part du nucléaire pourrait dangereusement affecter cet objectif…

Le nucléaire contre la précarité énergétique

Au plein milieu de l’hiver, plusieurs millions de ménages sont confrontés à la situation de la précarité énergétique. Sous le double effet de la stagnation du pouvoir d’achat et de la hausse des prix de l’énergie, de plus en plus de Français doivent renoncer à se chauffer pour des questions budgétaires. Les parlementaires ont d’ailleurs prévenu l’Elysée : la réduction de 75 à 50% de la part du nucléaire dans notre mix-énergétique va nécessairement induire un « choc énergétique »… Malgré ces avertissements, le projet de loi sur la transition énergétique ne devrait pas infléchir la position du gouvernement…

Le nucléaire contre le déficit commercial

Pourtant les responsables socialistes ont conscience de l’atout que représente notre filière nucléaire. Du fait de l’expertise française, nos industriels sont très souvent sollicités hors de nos frontières. Que ce soit Arnaud Montebourg en Chine, ou François Hollande au Brésil, les responsables politiques félicitent la contribution de ces entreprises au rétablissement de notre balance commerciale. Les professionnels ont récemment décidé d’organiser un salon, sur le modèle du Bourget afin de mieux exposer notre savoir-faire à l’international !