Assurance chômage, Macron, Pénicaud
Politique

Surprenant quelque peu son monde, la ministre du Travail vient de déposer un amendement dans le projet de loi de réforme de l’assurance chômage. La ministre souhaite voir la mise en place d’une allocation de longue durée.

Alors qu’Emmanuel Macron est monté au créneau devant le Congrès notamment pour défendre son projet de mise à plat de l’assurance-chômage, Muriel Pénicaud vient quelque peut contrebalancer l’esprit très libéral de la loi en préparation.

La ministre du Travail a déposé un amendement au projet de loi « Avenir professionnel » actuellement à l’examen au Sénat. L’amendement permettrait aux partenaires sociaux de mettre en place une allocation longue durée, « dans le cadre d’une nouvelle articulation entre assurance et solidarité » et qui « irait au-delà des deux ans prévus actuellement ». Cette nouvelle allocation remplacerait alors l’actuelle allocation de solidarité spécifique (ASS), délivrée aux chômeurs en fin de droits.

Pour la ministre, cette nouvelle allocation répond aux enjeux actuels : « Au moment même où l’emploi repart, où il y a beaucoup de perspectives et où on crée des emplois, il y a néanmoins un chômage de longue durée sur lequel les partenaires sociaux pourraient avoir envie de faire quelque chose ». 

Pour autant, certains y voient une forme de dégressivité du chômage ou d’indemnisation réduite mais plus longue dans le temps.

Si Emmanuel Macron laisse faire sa ministre, c’est pour lutter contre son impopularité actuelle selon ce responsable patronal : « Cela peut être une façon pour Macron de nous faire porter la responsabilité de mesures coercitives de retour à l’emploi. Il chute dans les sondages, ce n’est pas le moment pour lui de prendre des mesures impopulaires »

Assurance chômage, réforme, France
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Le gouvernement vient de mettre sur la table le texte portant sur les grandes réformes de l’Assurance Chômage. Reste aux partenaires sociaux à la signer.

L’indemnisation des démissionnaires est certainement le point phare de la réforme du régime de l’assurance chômage. Les salariés qui démissionnent avec un projet de reconversion professionnelle devraient alors pouvoir bénéficier de la même indemnisation que les salariés licenciés pour motif économique. Quelques conditions devront toutefois être réunies : bénéficier d’une ancienneté de sept ans et avoir un projet nécessitant une formation qualifiante ou complémentaire.

La lutte contre les contrats précaires

Mais l’indemnisation des indépendants est un autre élément de la réforme. En l’occurrence une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. La mouture du texte avance comme principes le fait que le régime qui indemniserait les indépendants soit dissociés de l’Unédic, public et qui plus est financé par l’impôt. Une condition pour en bénéficier : se trouver en situation de liquidation judiciaire.

Au chapitre de la réforme envisagée, deux autres mesures de fond seront débattues : la lutte contre les contrats précaires et la gouvernance. Le gouvernement attend des différentes branches professionnelles de l’économie qu’elles instaurent des « mesures permettant de modérer le recours aux contrats courts et d’allonger les durées d’emploi ».