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Une enquête de la célèbre London School of Economics prouve que l’argent ne fait pas le bonheur, mais les relations sociales et amicales oui. Un bénéfice sur lequel devraient s’appuyer les Etats selon l’étude. 

 

Quand le résultat d’une telle enquête provient d’un des temples de la culture libérale et de l’économie de marché, et qu’elle est portée publiquement par l’économiste et ancien conseiller politique de Tony Blair, on ne peut que s’incliner. Richard Layard, qui a participé à la réalisation de cette enquête fouillée, se veut très clair quant aux résultats : disposer de revenus importants n’est pas un gage de bonheur et est encore moins un gage de progrès pour l’Etat.

Dans une tribune accordée dans le quotidien The Guardian, qui n’est pas réputé pour ses positions très à gauche, le spécialiste des questions économiques démontre que le fait d’agir sur les facteurs sociaux et psychologiques de chacun est bien plus bénéfique pour l’Etat que les politiques économiques.

 

L’Etat doit créer du bien-être

 

L’étude de la London School of Economics, sur laquelle s’est penchée Layard aux côtés d’un panel d’économistes réputés en Grande-Bretagne, a analysé les données issues de grands pays tels que l’Allemagne ou les Etats-Unis. Et le verdict est sans appel : en 50 ans l’augmentation des revenus n’a dans aucun cas été suivie d’une amélioration du bien-être des personnes.

Et même au contraire car le niveau de dépression n’a jamais été aussi important. Layard argue même que les politiques sociales mises en place pour lutter contre la dépression et l’anxiété permettraient de faire diminuer ce mal-être de 20% alors que les seules politiques économiques visant à réduire la pauvreté le diminueraient de 5% seulement.

Les conclusions de l’enquête vont même encore plus loin : les Etats devraient en priorité mener des politiques psycho-sociales au détriment des politiques économiques. Le bien-être des populations doit être au centre des préoccupations des Etats pour que l’économie en bénéficie à son tour.