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Alors que le puissant groupe bancaire enregistre un bénéfice record et une nette augmentation de son chiffre d’affaires, près de 10% des salariés vont être mis à la porte.

Sébastien Busiris, Secrétaire général FO Banques, résume parfaitement bien la situation : « De nouveau, les banques brillent par une politique sociale sans aucun lien avec leurs bons résultats financiers ». Car d’un côté BPN Paribas enregistre en 2015 un bénéfice avant impôt de plus de 3,3 milliards d’euros et une hausse de +16% de son CA sur un autre mais de l’autre, près de 700 postes vont être supprimés. Soit 10% de l’effectif du groupe. Une situation malheureusement trop classique, les grands groupes ne se satisfaisant jamais de leur rentabilité, et actionnant alors le bouton éjectable pour étancher un peu plus leur soif de dividendes. C’est le sens de l’annonce faite par BNP Paribas qui souhaite « augmenter la rentabilité » de sa branche BFI dédiée au financement des entreprises et aux activités de marchés.

675 postes en moins

Sur les 6 000 personnes qu’emploie le groupe, 675 postes sont donc appelés à être rayés de la liste. La direction tentant de justifier sa position en arguant que le contexte économique et réglementaire futur est des plus incertains. Tout en avançant également comme argument fumeux que la frivolité des marchés fait peser un risque sur les résultats – pourtant bons – du groupe. BNP Paribas planche ainsi sur une économie de 365 millions d’euros réalisée en couplant une réduction drastique d’effectif avec une réorientation stratégique sur le digital et les services associés. Pour calmer les ardeurs des représentants du personnel, le siège du groupe indique qu’il s’agit d’un plan de départs volontaires. Et d’ajouter que le personnel disposant de compétences nécessaires sur le digital pourront intégrer le nouveau département de BFI. Sauf que pour les employés proches de la retraite, cette orientation stratégique marque la fin de leur carrière.

 

Politique

200 personnes et représentants de l’association Attac! entre autre ont manifesté devant le siège social de la BNP Paribas pour dénoncer l’évasion fiscale du groupe bancaire. Une opération qui porte gravement atteinte au développement de la transition énergétique, sur fond de COP21.

« La BNP est un des sponsors de la COP21. Ils ont mis 250.000 euros pour faire du green-washing. Mais en même temps, c’est une des banques qui fait le plus d’évasion fiscale » a ainsi déclaré Maxime Combes un des porte-parole de l’association Attac! venu réclamée au groupe bancaire de cesser ses activités dans les îles Caïman. Car cette évasion fiscale coûte cher à la planète, cher à la transition énergétique financée en partie par les impôts des sociétés auxquels se soustrait BNP Paribas entre autre. Une manne financière qui permettrait de lutter plus efficacement contre le réchauffement climatique, dont la note totale tous acteurs confondus s’élève à 20 000 milliards d’euros.

D’autres associations montent au créneau

Les Amis de la Terre ainsi que les Climate Angels étaient également venus protester contre l’évasion fiscale du groupe bancaire, car la BNP a injecté près de 25 milliards d’euros dans le charbon une « énergie du passé » contestée par Malika Beyraud, porte-parole des Amis de la Terre. Entre évasion fiscale qui entrave la transition énergétique et investissement massif sur le charbon très polluant et nocif pour l’environnement, BNP Paribas va devoir  changer de stratégie pour respecter les engagements du pays en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique et montrer l’exemple alors que Paris accueille la COP21.