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Après le massacre perpétré par un néo-nazi à Hanau en Allemagne le rassemblement fasciste annuel de Sofia dérange les autorités bulgares

La capitale de Bulgarie subit tous les ans depuis 2003 une manifestation du mouvement néo-nazi. Des centaines de militants d’extrême droite avaient encore fait le déplacement cette année. La marche aux flambeaux a lieu en l’honneur de Lukov ; un collaborateur du IIIe Reich. Cette fois pourtant la maire Yorkanda Fandakova a réussi à obtenir l’interdiction de l’évènement. Les années précédentes la Cour Suprême du pays avait semble-t-il annulé ses interdictions de manifester. Les militants antifascistes se réjouissent mais soulignent que le problème dépasse une simple manifestation en Bulgarie.

Un problème bulgare

Les autorités allemandes ont par ailleurs réussi à interdire à neuf personnes de se rendre à cette manifestation en l’honneur Hristo Lukov. Le collaborateur nazi avait été assassiné par des partisans communiste en février 1943. Le groupe organisateur de la marche est l’Union Nationale Bulgare. La marche est devenue une des dates importantes dans l’agenda de l’extrême droite européenne et des néo-nazis. C’est également un important outil de recrutement pour cette sphère radicale. Les nazis ont quand même pu se rassembler pour déposer des fleurs devant l’ancienne maison du collaborateur et ont pu se réunir pour un concert.

De leur côté 300 militants antifascistes ont marché dans les rues de la capitale sous une importante protection policière. Selon certains militants la marche n’a pas été réellement interdite. L’extrême droite a quand même pu se réunir, seul la forme du rassemblement a changé. Il s’agirait d’une opération de communication des autorités bulgares après l’attentat de Hanau. Il semble y avoir du vrai dans ces affirmations. La maire Fandakova a fini par reconnaître que sa demande d’interdiction avait plutôt la forme d’une «proposition ». Rappelons que trois partis d’extrême droite font partie de la coalition gouvernementale du premier ministre Boyko Borisov.

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L’australien Jock Palfreeman a été libéré de la prison de Sofia et conduit à un centre de détention des services de l’immigration

Le militant antifasciste a passé 11 ans dans les prisons du pays. Il avait été condamnée à 20 ans de prison en 2007 pour avoir tué Andrei Monov. Palfreeman s’était interposé lors d’une agression raciste par Monov et ses amis. Ces derniers étaient en train de tabasser deux jeunes roms. Palfreeman était alors devenu la cible du groupe et lors de l’affrontement qui a suivi Monov a été mortellement blessé par un coup de couteau. Il faut noter que la victime et ses amis appartenaient à un groupe de supporters fascistes. Palfreeman maintient qu’il s’agit d’un cas de légitime défense.

Par la suite Palfreeman s’est grandement impliqué dans l’Association de Réhabilitation des Prisonniers Bulgares. Cette association lutte contre les conditions de détention dans les prisons du pays qui sont les pires de l’Union Européenne. Le travail du militant australien a été reconnu par de nombreuses personnes au cours des années.

Militant antifasciste et anti-carcéral

Lors de sa sortie de prison le militant antifascistes a crié ; « Merci à Desislav Traykov, Directeur de la prison ! ». Ce cri moqueur fait référence à l’ancien directeur ayant démissionné suite à son implication dans un trafic de drogue avec un prisonnier.

Palfreeman devrait rester au centre de détention de l’immigration jusqu’à son extradition. L’antifasciste a affirmé qu’il continuerait son travail en faveur d’une réforme des prisons bulgares. Le panel de juges décidant de sa libération conditionnelle n’a reçu que des éléments positifs. Son travail en faveur des prisonniers bulgares a été même considéré comme une preuve de bonne conduite.

Selon le père du militant antifasciste ce dernier lui a aussi affirmé qu’il continuerait son travail au sein de l’association de prisonniers ; « C’est devenu une passion pour lui. Mais je pense qu’il comprend qu’il ne pourra pas rester en Bulgarie pour faire ce travail».