cannabis, légalisation, usage thérapeutique
Politique

Près d’un Français sur deux s’est récemment prononcé en faveur de la légalisation du cannabis. Et plus de 90% sont pour son usage dans un cadre thérapeutique.

Autorisé à des fins thérapeutique dans 21 pays de l’UE, le cannabis refait parler de lui en France. La ministre de la santé Agnès Buzin a fait savoir il y a quelques mois de cela que cette option était très sérieusement à l’étude. Mais quid de la légalisation? Si pour l’heure le gouvernement s’y montre fermement opposé, les Français sont plus mitigés. Seulement 54% d’entre eux sont encore clairement contre l’idée, alors qu’ils était plus de 77% en 2013.

L’Observatoire français des drogues et toxicomanies a cherché a en savoir un peu plus. L’enquête réalisée récemment fait ainsi état d’un changement de mentalité. Près de la moitié des sondés sont dorénavant pour la légalisation à usage récréatif et 61% sont pour la mise en place d’un modèle de régulation de la vente libre.

Pourquoi un tel changement de mentalité? L’Office français des drogues et toxicomanies explique que le nombre d’adultes consommant régulièrement du cannabis a été multiplié par deux depuis 2000. Si les jeunes adultes sont les plus concernés, les trentenaires et quadragénaires également. Et c’est même cette tranche d’âge en particulier qui a tendance à tirer la consommation vers le haut.

Cette enquête fait par ailleurs ressortir un fait marquant : 65% des Français estiment que le tabac et l’alcool sont plus nocifs que le cannabis.

Politique

La loi sur la régulation du cannabis en Uruguay a été approuvée en décembre 2013. Le décret d’application a été publié en avril. La loi offre trois modes d’accès au produit ; l’achat en pharmacie, la culture à domicile ou appartenance à un club cannabique, mais l’usager ne pouvant en choisir qu’un.

L’Uruguay compte actuellement 3,3 millions d’habitants et parmi eux selon les estimations officielles, il existe 150 000 consommateurs de cannabis. La culture privée est également autorisée. Seulement, il faudra une inscription au registre national.

Le sociologue Rafael Bayce déclare que « Le registre est un énorme risque pour l’avenir », car la loi « peut être dénoncée et beaucoup de gens poursuivirent si le gouvernement suivant est contre » la régulation, souligne-t-il, s’inquiétant en outre de l’usage que pourraient faire de ce registre « des organismes de renseignement ». L’ancien président Tabaré Vazquez déclarait récemment que grâce à cette liste, normalement anonyme, l’État « va mieux savoir qui consomme des drogues » et aura « la possibilité de réhabiliter » les « toxicomanes ».