Pôle emploi, chômage, réduction d'effectifs
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Le gouvernement envisage de supprimer près de 4 000 postes de conseillers de Pôle Emploi. Un choix qui se justifierait par la baisse du chômage.

Si du côté du gouvernement on indique que rien n’est acté, pourtant une chose est sûre on prépare le terrain. Sur les 50 000 conseillers que compte actuellement Pôle Emploi dans ses rangs, plus ou moins 4 000 pourraient être amenés à devenir des demandeurs d’emploi. La raison avancée est mathématique : si le taux de chômage diminue, les effectifs doivent suivre en conséquence.

La CFDT, premier syndicat de Pôle Emploi dénonce une « approche uniquement comptable et financière » avec des chiffres qui « sont totalement déconnectés de la réalité de la charge de travail vécue par les agents Pôle emploi« .

Mais pour autant, les choses pourraient être actées assez vite puisque David Vallaperta, élu CFDT au comité central d’entreprise explique que « la discussion est en cours avec la direction de Pôle emploi, la vraie réflexion va avoir lieu en septembre« . Car en septembre, une négociation tripartite entre l’Etat, l’Unédic et Pôle Emploi se tiendra afin de définir les contours de la réforme des deux entités.

Jean Bassères, le directeur général de Pôle Emploi a déclaré au sujet de la suppression de postes : « Ce n’est pas une question taboue, il est normal que si le chômage continue à baisser, on puisse en tirer des conséquences sur les effectifs de Pôle emploi« . Et de poursuivre en enfonçant un peu plus le clou : « Je demande juste que les effectifs puissent être ajustés en fonction de la baisse constatée du chômage et pas d’une baisse prévisionnelle, et que cette baisse corresponde bien à la charge à Pôle emploi, c’est-à-dire le nombre d’inscrits à Pôle emploi« .

Même son de cloche du côté du gouvernement puisque la ministre du travail Muriel Pénicaud a fait savoir que le gouvernement « travaille sur des hypothèses » et qu’ «  »il est logique qu’il y ait moins besoin d’accompagnement (…) si le taux de chômage baisse, baisse significativement, s’il y a un million de chômeurs en moins« .

Muriel Pénicaud, chômage, réformes
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Lors d’un récent entretien, la ministre du travail Muriel Pénicaud a annoncé qu’elle ferait un commentaire « très approfondi » des chiffres du chômage chaque trimestre. Et en a profité pour annoncer les prochaines réformes à venir.

Muriel Pénicaud veut se distinguer des ses prédécesseurs. La nouvelle ministre du Travail a fait savoir que dorénavant la publication des chiffres du chômage ne serait plus mensuelle mais trimestrielle. Pourquoi ? selon la ministre ou plutôt selon les experts qui l’entourent, les chiffres mensuels « ne sont pas fiables techniquement ». Dès lors, à compter de la fin du mois d’août, la ministre procédera donc à un « commentaire très approfondi de plusieurs chiffres concernant le chômage, la création d’emplois, le marché du travail ». Elle assure également qu’il « y aura beaucoup plus d’informations mises sur le débat public ». 

Mais Muriel Pénicaud en également profité pour préparer le terrain de ses collègues du gouvernement en annonçant « aujourd’hui, la croissance n’est pas assez riche en emplois » et qu’en conséquence il est dorénavant devenu crucial d’agir « sur plusieurs leviers, le code du travail , la formation professionnelle, l’apprentissage, le pouvoir d’achat et ensuite la réforme des retraites ». La Ministre annonce ainsi la couleur pour les mois à venir et balise le chemin pour les autres ministres qui devront s’attaquer ces prochaines réformes.

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Jean-Luc Mélenchon a défendu un programme économique dans lequel le rôle de l’Etat permettrait de relancer la croissance et de diminuer le chômage.

 

Mélenchon a bien l’air de vouloir mettre du baume au cœur des Français avec la récente présentation de son programme économique. Car ce qu’a présenté le candidat de la France Insoumise dans son plan économique ne comporte aucun rabotage budgétaire mais bien au contraire un vaste et conséquent plan d’investissement étatique pour stimuler l’emploi et la croissance.

 

Au total, le candidat plaide pour un investissement de 102 milliards d’euros sur cinq ans accompagné d’une augmentation de 173 milliards d’euros de dépenses supplémentaires dans les services publics.

 

Ce plan keynésien foncièrement optimiste et qui tranche dans le vif avec l’austérité libérale prônée par Fillon & co table sur un emprunt de 102 milliards d’€  répartis en 45 milliards pour « l’urgence sociale », 50 milliards dont 25 milliards pour « l’urgence écologique » et les ENR ainsi que 7 milliards pour les services publics.  Le but de la manœuvre est simple puisqu’il s’agit « d’injecter une masse suffisante qui remette en route l’activité ».

 

Dépenses publiques en hausse

 

A contrario des autres candidats, Mélenchon prône une forte hausse des dépenses publiques : +173 milliards d’euros. Et ce afin de financer en particulier la hausse des salaires et la réduction du chômage.

 

Un plan de relance qui s’accompagne d’une « révolution fiscale » : l’impôt sur les sociétés serait abaissé à 25%, la CSG deviendrait progressive et un taux marginal de 90% sur la dernière tranche de revenus serait mis en place au-dessus de 400 000€ par an.

 

Avec un tel plan, les experts du parti de Mélenchon estiment que 190 milliards d’euros de recettes sont à la clé avec un taux de croissance de 2% d’ici 2018 et un taux de chômage abaissé de 9,7% à 6%. Le déficit public serait réduit à 2,5% du PIB d’ici à 2022.

 

Un programme aussi optimiste qu’ambitieux qui devra à présent résister au coup du boutoir des candidats concurrents qui ne manqueront pas de décrier son aspect irréalisable.

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« Ca va mieux » : sur le front du chômage, et pour le second mois consécutif, les chiffres nationaux sont à la baisse. Après une chute de -1,9% en septembre, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, a de nouveau reculé de -0,3% en octobre.

Une embellie nationale qui ne profite pas à l’Ile-de-France. En région parisienne, le taux de chômage augmente : il a connu une légère progression de 0,1% au mois d’octobre. Il y a ainsi plus de 600 000 chômeurs franciliens de catégorie A. Et plus d’un million d’inscrits à Pole Emploi, toutes catégories confondues. Si la hausse reste contenue, elle n’en est pas moins alarmante. La situation commande d’actionner tous les leviers pour aider les chômeurs à retrouver le chemin de l’emploi. Y compris, bien entendu, celui du Grand Paris. Et pourtant…

Le Grand Paris Express ne profite pas aux emplois locaux

Des opportunités d’emplois, il y en a en Ile-de-France. Et avec les chantiers du Grand Paris Express, le futur métro francilien, il y en aura encore plus. Le carnet de commandes, doté d’un investissement de 30 milliards d’euros, est impressionnant : 205 kilomètres de lignes, 69 nouvelles gares, des infrastructures de transports, de nouveaux équipements, des logements, des services… Autant de débouchés prometteurs, synonymes de formations et d’emplois pour des milliers de jeunes souvent peu qualifiés.

Les jeunes Français ou Franciliens pourraient bien, pourtant, se voir préférer une main d’oeuvre étrangère. La Société du Grand Paris (SGP), qui a déjà commencé à attribuer les lots du futur métro, pourrait en effet avoir recours à des entreprises étrangères – et ce alors que les entreprises de bâtiment et travaux publics françaises sont déjà à la peine depuis 2008. Et ces entreprises étrangères n’ont pas caché qu’elles entendent elles-mêmes recourir à des travailleurs détachés.

Autrement dit, les investissements du Grand Paris, qui sont en grande partie supportés par les contribuables français, pourraient bien ne pas profiter aux entreprises hexagonales ni à la main d’oeuvre locale. Et ce en vertu du droit de la concurrence européen, qui contraint les donneurs d’ordre, comme la SGP, à ouvrir les marchés publics aux entreprises européennes. Or il n’est un secret pour personne que l’absence d’harmonisation communautaire des charges sociales et des normes de qualité offre un avantage compétitif certain aux entreprises originaires de pays moins rigoureux que la France. En d’autre termes, il s’agit d’une prime au moins disant social.

La concurrence est d’autant plus faussée que ces entreprises étrangères font appel à des travailleurs détachés, à la faveur de la fameuse directive du même nom. Une directive européenne qui permet à une entreprise de faire travailler en France des ouvriers, venus d’Europe du Sud ou de l’Est, tout en s’acquittant de charges sociales bien moindres dans leurs pays d’origine.

Prenant conscience de cette concurrence déloyale, plusieurs élus franciliens sont montés au créneau pour défendre les emplois locaux. A l’instar du maire de Yerres, Nicolas Dupont-Aignan, qui demande à ce que « les critères sociaux, économiques, techniques et environnementaux (soient) davantage pris en compte » que celui du moins disant budgétaire, afin que le Grand Paris donne « des perspectives de développement et d’emplois à des zones urbaines enclavées et délaissées, où règne le chômage de masse ». Ou du conseiller de Paris, Alexandre Vesperini, qui demande à la SGP « d’assumer (…) une préférence territoriale » afin « qu’une partie minimale des chantiers soit réservée à des entrepreneurs locaux ». Et de dénoncer une « dérive technocratique de la SGP (qui) tend à devenir une machine à distribuer des bons de commande, sans réelle vision politique ». Des accusations qui collent à la SGP.

Le Grand Paris, « un monstre technocratique »

Que reste-t-il de l’esprit qui a présidé au Grand Paris ? Voici, en substance, la question que se posent avec insistance bon nombre d’acteurs proches du dossier ou spécialistes des problématiques d’aménagement. Aux promesses d’un projet métropolitain bâti en concertation avec le public, par et pour les usagers, a succédé une technostructure qui n’arbitre plus que les luttes politiciennes et les attributions de chantiers.

Pour le géographe Michel Lussault, le Grand Paris « s’est éloigné du grand projet d’intérêt général auquel nous aspirions ». Il déplore « une opportunité gâchée de renouer le pacte politique entre les élus et les habitants — qui attendent toujours qu’on prenne vraiment en considération leurs paroles et leurs besoins ».

Le Grand Paris, un projet et une ambition confisqués aux premiers concernés, les Franciliens : c’est le triste constat que relève également l’architecte et urbaniste Dominique Perraut, pour qui « nous, grand-parisiens, sommes tous des métropolitains de fait depuis des décennies. C’est donc autour et à partir de cette réalité qu’une pensée de la métropole doit être construite ». Et non en se contentant de se conformer aux exigences européennes en matière d’ouverture des marchés publics.

Pour le député François Asensi, la Métropole du Grand Paris est devenue « un monstre technocratique », où la concertation est absente.

« Alors oui, conclut Michel Lussault, on peut être attristé par ce grand cadavre à la renverse qu’est devenu le Grand Paris. Mais on peut surtout déplorer la disparition de l’espoir de penser et de gouverner autrement cette région urbaine sans pareille ». En prenant en compte d’autres facteurs que les seuls critères budgétaires, la SGP contribuerait à redonner au Grand Paris ce supplément d’âme qu’il semble avoir déjà perdu.

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Le niveau du chômage en France va selon l’OCDE connaître une lente décrue au cours des deux prochaines années.

Avec 9,7% de chômeurs en France métropolitaine 10% en incluant l’outre-mer, la situation de l’emploi dans le pays est loin d’être glorieuse. L’OCDE a toutefois tablé sur une petite baisse au cours des deux années suivantes : l’organisme international prévoit ainsi que le taux de chômage termine 2016 à 9,6% en France métropolitaine puis passe à 9,4% en 2017 pour s’établir aux alentours de 9,3% en 2018. Pas de quoi fanfaronner donc, car la France restera toujours très proche des 10% avec l’outre-mer, ce que semblent allègrement oublier les pouvoirs publics et l’OCDE dans leurs prévisions. Les Martiniquais, Guadeloupéens, Réunionnais, Guyanais et consorts apprécieront par ailleurs. Loin des yeux, loin des préoccupations.

Baisses de charges et révisions de l’assurance-chômage

L’OCDE impute cette petite baisse du chômage à une « modeste reprise de la croissance, combinée à une poursuite des baisses de taxes et de nouvelles primes à l’embauche ». Mais pour l’organisme, cela ne suffira pas. La France devra ainsi s’engager à mettre en place de « nouvelles baisses » afin de « stimuler l’économie et réduire le chômage plus rapidement » car le pays garde sur ses épaules une « lourde charge fiscale qui nuit à l’emploi et l’investissement ».

En parallèle de ces préconisations libérales, l’OCDE enfonce le clou en conseillant « d’aligner le régime d’assurance chômage des seniors sur celui des jeunes travailleurs » : soit indemniser moins longtemps les plus de 50 ans car cela « dégagerait de la marge pour mieux soutenir les enfants et les jeunes adultes, qui sont trop souvent touchés par un chômage élevé et la pauvreté ».

Toujours plus de politique libérale donc, voilà ce que préconise l’OCDE dans ce rapport. Baisse des charges, baisse de l’impôt, diminution des indemnités de chômage…. un programme bien à droite qui plaira notamment à François Fillon en apportant de l’eau à son moulin.

 

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Prévoyant un nombre de chômeurs qui repart à la hausse et une dette qui se creuse toujours un peu plus, l’UNEDIC tire la sonnette d’alarme pour 2017.

Avec une candidature conditionnée par une baisse du nombre de chômeurs, François Hollande devrait pouvoir se relancer dans la course à l’Elysée. Certes, 124 000 chômeurs seront retirés des listes de Pôle Emploi (notamment par d’habiles tours de passe-passe technocratiques) pour la fin 2016 mais l’UNEDIC annonce d’ores et déjà une reprise à la hausse du nombre de sans-emplois dès 2017. Juste le temps pour Hollande de plaider sa cause et de repartir en campagne? Certainement mais il devra faire avec les attaques de ses opposants qui lui mettront sous le nez les nouveaux chiffres de l’UNEDIC.

Car l’organisme planche sur un nombre de chômeurs qui repartira à la hausse dès 2017, pour non moins de 79 000 personnes supplémentaires. Le taux de chômage passerait alors de 9,4% fin 2016 à 9,5% en 2017 et même 9,6% fin 2019. En parallèle, la dette de l’UNEDIC se creusera significativement passant ainsi de plus de 25 milliards d’euros en 2015 à près de 42 milliards pour 2019.

Michel Sapin monte au créneau

Le fidèle et proche ami de François Hollande, Michel Sapin, a annoncé depuis son confortable fauteuil en cuir de Bercy que l’UNEDIC regardait l’avenir « avec des lunettes pessimistes ». Car l’organisme fonde ses prévisions sur une croissance de l’économie de l’ordre de +1,2% tandis que l’exécutif table plutôt pour +1,5%. Mais l’UNEDIC se base également sur l’effet Brexit qui entraînerait une « dégradation de la conjoncture » et donc un certain tassement de la croissance. Un effet Brexit qui serait par ailleurs amplifié par  le « ralentissement des politiques publiques d’emplois ».

 

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En dépit de l’interdiction de toute manifestation publique de par l’état d’urgence, 4 associations de chômeurs appellent à manifester. Le tout sur fond de publication des très mauvais chiffres de l’emploi en octobre.

Avec une hausse de plus de 40 000 demandeurs d’emplois en Octobre, les chiffres du chômage sont repartis sur une très mauvaises bases. Le jour de la publication de ces chiffres, Daniel Paris-Clavel, président de l’association Apeis (Association pour l’emploi, l’information et la solidarité des chômeurs et des travailleurs précaires) a déclaré : « La sécurité, ce n’est pas seulement un flic à chaque porte, c’est aussi de savoir que son môme va pouvoir bouffer, qu’on va pouvoir se soigner, de ne pas avoir peur de voir un huissier débarquer ». Un message repris par ailleurs par trois autres associations : AC! , CGT Chômeurs et MNCP qui appellent toute à l’unisson à une grande manifestation le 5 décembre prochain.

Des revendications légitimes

Au titre des messages que veulent faire passer les associations se trouvent la revalorisation des indemnités, le libre-choix de son emploi, le transport gratuit pour les chômeurs ou encore l’accès à la formation professionnelle. Des revendications plus que légitimes dans un contexte économique dur pour les travailleurs qui jouent le rôle de soupape dans un marché capitaliste qui ne jure que par le profit et les dividendes versées aux seuls actionnaires. Pour Alain Florain de l’association CGT-Chômeurs « le chômage devient la variable d’ajustement du système capitaliste », et pour Daniel Paris-Clavel il est « organisé pour faire peur aux salariés ».

Reste à savoir à présent si les pouvoirs publics autoriseront cette manifestation qui est particulièrement à propos alors que les fêtes de fin d’année approchent et qu’elles ne seront pas synonymes de grand bonheur pour un nombre bien trop important de personnes sans emploi.

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La Drees, c’est-à-dire la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques à étudié l’effet des arrêts de travail sur les trajectoires professionnelles. Il apparaît que les femmes après une longue période d’inactivité transitent plus facilement vers le chômage.

Pour les hommes ayant bénéficié d’un arrêt long (plus de 60 jours), 9,9 % se sont retrouvés au chômage ou vers une activité réduite. Quant aux femmes dans la même situation, le taux monte à 12,2 %. Cette différence s’explique plus par la ségrégation et les caractéristiques propres à chaque sexe, que par un effet spécifique à la maladie. Le salaire des femmes est plus faible et donc le choix de rester à la maison apparaît moins coûteux. Dans notre société, l’inactivité de la population féminine est perçue de manière plus normale que les hommes.

Concernant les arrêts de type congés maternité, il est relativement protégé, car s’en suit la plupart du temps un retour à l’emploi continu. Pour celles ayant eu un arrêt long en raison d’une maladie, 32,9 % seulement sont parvenues à éviter des arrêts l’année suivante.

A la lumière de cette étude, la vie professionnelle des femmes ayant subi un arrêt de maladie, est plus chaotique que celles qui ont bénéficié d’un congé maternité et surtout, il semblerait que le monde du travail et des entreprises pardonnent moins les arrêts de travail aux femmes plutôt qu’aux hommes.

Crédit photo : Steve Poulin

 

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La Thaïlande affiche un chiffre étonnant de 0,56 % pour le taux de chômage. Ne cherchez pas, c’est le  plus bas du monde ! Mais en fait qu’y a-t-il derrière ce chiffre particulièrement positif ?

Plusieurs phénomènes expliquent cette baisse continue : la croissance démographique, car le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans a doublé en 10 ans. De plus en plus de Thaïlandais partent à la retraite, laissant plus d’emplois vacants pour les jeunes. La Thaïlande connaît même une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs.

Mais surtout comme toute bonne statistique, c’est sur la notion de chômeurs que se posent les interrogations. En Thaïlande, une personne qui retourne chez ses parents pour y travailler quelques heures est considérée comme employée. Beaucoup travaillent moins de 20 heures, un temps partiel qui n’assure pas toujours un revenu décent.

Le chômage en Thaïlande est mal accepté, et les indemnités réduites. Les Thaïs sont donc obligés d’accepter les premières offres disponibles. Enfin détail important, beaucoup d’emplois sont dans le secteur agricole, hors celui-ci est contraint à des périodes de pause (saisons). Les employés ne travaillent pas à ce moment-là, ne gagnent pas d’argent, mais ils ne sont pas considérés comme chômeurs.

Les statistiques sont une chose, les réalités en sont une autre.

Crédit photo : Araleya

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La députée socialiste Barbara Romagnan vient de remettre un rapport sur la politique des 35 heures. Elle estime que ce dispositif a été efficace dans la lutte contre le chômage tout en étant un des moyens les « moins coûteux ».

Instauré en 2000, sous le gouvernement Jospin, les 35 heures ont essuyé beaucoup de critiques. Pourtant, pour Barbara Romagnan, les résultats sont positifs comme elle l’explique dans son rapport « l’impact de la réduction progressive du temps de travail ». Ce rapport, approuvé par la commission d’enquête chargé de ce sujet sera accessible au public la semaine prochaine.

Interrogée par l’AFP, la députée explique : « Entre 1997 et 2002, on a connu la période pendant laquelle le chômage a le plus baissé, de 10,8% à 7,8%. Pendant ces cinq années, insiste-t-elle, il y a eu 2 millions de créations d’emploi. C’est la période où le nombre d’emplois par point de croissance est la plus forte de toute l’histoire. On ne peut pas attribuer ces bons chiffres à la seule croissance ». A cette époque, il y a en effet eu près de 350.000 création d’emplois.

Par ailleurs, elle estime aussi que cette politique de réduction du temps de travail est bien mois coûteuse que les exonérations de cotisations sociales. Elle a évalué le coût de ce dispositif à 12.800 euros par emploi. Elle estime aussi qu’il a permis de réduire les inégalités hommes-femmes « en permettant aux pères de jeunes enfants de leur consacrer plus de temps » et « en freinant la progression du temps partiel, qui touche surtout les femmes ».

Cependant, Mme Romagnan nuance son rapport en soulignant que certains salariés ont été « oubliés » des 35 heures, les « salariés des entreprises de moins de 20 salariés », les « cadres au forfait-jours », et les « employés des hôpitaux ». Elle écrit aussi que cette mise en place a « accentué des travers qui existaient préalablement dans des secteurs où le temps de travail était déjà très partiel et flexible », notamment pour les femmes peu qualifiées sans enfant.

Crédits photo : Richard Ying et Tangui Morlier